Maladies à caractère professionnel

25 Juin 2023
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Alors que se poursuivent encore les protestations contre la nouvelle réforme des retraites du gouvernement, même si elle est définitivement adoptée — une loi, dont les premiers décrets sortent — il est intéressant de voir quel est l’impact des maladies à caractère professionnel (MCP) sur les personnes et sur la santé publique dans son ensemble. Santé publique France (SpF) a conduit un travail sur ce sujet, en collaboration avec l’Inspection médicale du travail. Il s’appuie sur un système unique de surveillance des MCP et sur l’expertise des médecins du travail et de leurs équipes. En avril, SpF a publié des résultats qui explorent les MCP entre 2012 et 2018 et leur évolution pendant douze années de suite. Les principales MCP signalées restent les troubles musculo-squelettiques (TMS) et la souffrance psychique. Ces signalements augmentent. Par ailleurs, les femmes sont davantage concernées par les MCP et par les facteurs d’exposition de type organisationnels, relationnels et éthiques lorsqu’elles souffrent de MCP. Les données publiées en avril concernent les résultats de la surveillance des maladies à caractère professionnel pour la période 2012-2018 en France. En 2018, plus de 40 000 salariés-es ont été vus-es dans le cadre du programme MCP. De manière globale, une forte augmentation du taux de signalement des MCP est observée entre 2016 et 2018, multiplié par 1,4 chez les hommes et 1,5 chez les femmes. Les principales MCP signalées sont les troubles musculo-squelettiques (TMS) et la souffrance psychique, indique SpF. Les résultats montrent une augmentation de la prévalence des TMS depuis 2015. La prévalence de la souffrance psychique augmentait quant à elle progressivement entre 2007 et 2018. Les femmes étaient plus concernées que les hommes par les TMS (2,8 à 4,4 % selon l’année) ainsi que par les problèmes de souffrance psychique (3,5 à 6,2 % selon l’année). La souffrance psychique est particulièrement observée chez les femmes de 35 à 44 ans et chez les hommes de 45 à 54 ans. Les TMS sont plus fréquents chez les ouvriers que chez les cadres. Les facteurs biomécaniques (mouvements répétitifs, posture, travail avec force) représentent 80 % des agents à l’origine de ces TMS. Pour la souffrance psychique, la tendance semble inversée, même si ces résultats sont à interpréter avec précaution en raison d’une possible sous-déclaration chez les ouvriers-ères. Pour les maladies qui relèvent d’un tableau de maladie professionnelle, une grande majorité n’est pas déclarée en tant que telle, principalement en raison de la méconnaissance de la procédure par le-la salarié-e avant la consultation avec le médecin du travail et d’un bilan diagnostique insuffisant, explique l’agence sanitaire. Ainsi, environ 75 % des TMS correspondant à un tableau de maladie professionnelle (MP) n’ont pas fait l’objet d’une déclaration en maladie professionnelle. Il n’existe pas de tableau de MP pour la souffrance psychique. Enfin, le fort taux de signalements des MCP observé à partir de 45 ans confirme l’intérêt particulier qui doit être porté aux travailleurs-ses vieillissants-es et la nécessité d’adapter le travail avec l’avancée en âge.