Médicament : le gouvernement recule

23 Octobre 2022
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Ces dernières semaines, les industriels du médicament n’ont pas ménagé leurs efforts pour que les mesures du PLFSS 2023 aillent dans leur sens. Pari gagné, puisque le gouvernement a reculé sur un certain nombre de mesures du budget de la Sécu concernant leur secteur, en déposant des amendements sur les points les plus contestés par Big Pharma. Parmi ceux-ci, le référencement : le projet de loi de financement de la sécurité sociale pour 2023 prévoyait d'introduire ce mécanisme, consistant à sélectionner (et rembourser) quelques médicaments seulement pour une classe thérapeutique donnée, et donc à dérembourser ceux qui n'ont pas été retenus, rappelle l’AFP.  Les industriels dénonçaient le « risque d'aboutir à une raréfaction de l'offre de médicaments disponibles ». En réaction, le gouvernement se donne jusqu'à juillet 2023 pour remettre au Parlement un rapport évaluant la faisabilité du dispositif, selon un amendement déposé par le gouvernement. Ce rapport devra notamment évaluer les effets potentiels de la mesure sur les pénuries de médicaments, indique l'amendement.  « Il y a vraiment un recul sur ce sujet » du gouvernement, qui a été « à l'écoute des pharmaciens et des industriels », a commenté la rapporteure du PLFSS 2023 la députée Stéphanie Rist.  Le gouvernement a également déposé un amendement sur un autre sujet litigieux, proposant de modifier la répartition de la clause de sauvegarde. Ce système complexe prévoit que les laboratoires versent une contribution à l'Assurance maladie lorsque leur chiffre d'affaires dépasse un niveau fixé par la loi de financement de la Sécu. Le lobby pharmaceutique est très content de ces nouvelles annonces. « Sur les articles principaux qui posaient problème, il y a effectivement une écoute du gouvernement. De ce point de vue-là, nous avons progressé », a réagi auprès de l'AFP Philippe Lamoureux, directeur général du Leem.  Même son de cloche pour Stéphane Joly, à la tête du Gemme, l'association des fabricants de génériques, qui estime, lui, que « le bon sens a primé ».  Les industriels regrettent toutefois que l'enveloppe consacrée par le PLFSS au médicament reste quasiment la même d'une année sur l'autre, en dépit de l'inflation et de l'arrivée sur le marché de thérapies très coûteuses.