Médicaments en ligne : l'Autorité de la concurrence râle

2 Juin 2013
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L'Autorité de la concurrence a émis (15 mai) un avis défavorable sur le projet d'arrêté du gouvernement concernant la vente en ligne de médicaments, en raison de l'ensemble important d'interdictions et de restrictions qu'il contient. L'Autorité considère que ces dispositions restrictives de concurrence visent à limiter le développement de la vente en ligne de médicaments par les pharmaciens français, voire même à dissuader ces derniers d'utiliser ce canal de vente, explique-t-elle dans un communiqué. Il serait regrettable de marginaliser les officines françaises en les privant d'opportunités nouvelles de développement, alors que leurs concurrentes établies dans d'autres Etats membres en bénéficieraient, y compris en servant la demande française, indique l’Autorité. L'Autorité préconise que la vente en ligne ne soit pas limitée aux seuls médicaments que le pharmacien est autorisé à présenter en accès direct au public, mais soit élargie à l'ensemble des médicaments non soumis à prescription. Selon elle, les pharmaciens devraient également pouvoir proposer médicaments et produits de parapharmacie sur un même site Internet. L'UFC-Que Choisir a salué (15 mai) cet avis défavorable qui va très clairement dans le sens de l'amélioration de la concurrence, a déclaré à l'AFP Mathieu Escot, en charge des questions de santé pour l'association de consommateurs. Le projet d'arrêté a été très clairement piloté en sous-main par les pharmaciens, estime-t-il. Sous des prétextes fallacieux de sécurité sanitaire, tout a été fait pour entraver la concurrence et ne pas permettre de baisse de prix. A partir du moment où les prix sont les mêmes en ligne qu'en magasin, comme le prévoit le décret et que l'on y ajoute les frais de port, l'achat en ligne sera forcément plus cher. C'est un vrai coup porté à la concurrence qui ouvrira un boulevard à des ventes depuis des sites étrangers. Une directive européenne de 2011 permet la vente de médicaments sur internet mais laisse la possibilité aux Etats membres de l'encadrer. La France va donc devoir revoir sa copie et réécrire son code de bonnes pratiques.