PLFSS 2021 : le compte n’y est pas !

9 Octobre 2020
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 Dans un communiqué commun, les associations AIDES, Médecins du Monde, Action Santé Mondiale et le TRT5- CHV critiquent l’absence de mesures phares défendues par les instances de démocratie sanitaire dans le projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS 2021). La première mesure concerne un projet de décret qui rend moins protecteur le dispositif de stocks de sécurité de médicaments, que celui initialement prévu par l’Assemblée nationale. La période votée par les députés-es était de quatre mois de couverture des besoins ; le décret propose seulement deux mois… pour faire  plaisir aux industriels du secteur.« Quelle indignation de constater que ce niveau de stocks a été réduit à deux mois seulement, alors que les pénuries durent en moyenne plus de 14 semaines ! Cette décision incohérente est une preuve d’inconscience alors que la crise sanitaire actuelle est la triste occasion de constater les tensions existantes sur des médicaments essentiels comme ceux  utilisés en réanimation », note le communiqué. L’autre grande absente de ce PLFSS 2021 est la mesure sur la transparence du montant des investissements publics dans la recherche et le développement (R&D). Un retour en arrière incompréhensible pour ces associations puisque cette mesure avait été portée en 2019 par Olivier Véran lui-même lorsqu’il était député.« L’opacité des investissements publics, tant dans leur montant que leurs conditions d’attribution, nuit à une négociation d’un prix juste garantissant l’accès à un futur vaccin ou des traitements contre le virus [de la Covid-19, ndlr]. Dans ce contexte, la mesure paraît d’autant plus indispensable pour assurer l’accessibilité de ces futurs traitements », constatent les associations dans leur communiqué. Et de conclure de façon amère : « Alors qu’il avait l’opportunité de tirer les enseignements de la crise en prenant enfin en compte la parole des patients-es et des associations, le gouvernement semble poursuivre dans la direction amorcée au printemps. Cette attitude ne peut qu’accroître la défiance des citoyens-nes  sur la capacité de notre système de santé à assurer un accès équitable aux médicaments pour tous-tes ».