Pride parisienne et arrestations

28 Juin 2023
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Succès. Des dizaines de milliers de personnes ont participé samedi 24 juin à la marche des Fiertés LGBT+ de Paris. Elle était placée, cette année, sous un mot d'ordre déplorant des « violences pour tous ». La préfecture de police a compté 56 000 participants-es à cette édition 2023. Une foule dense avait commencé à s'assembler sur la place de la Nation dès la mi-journée, explique l’AFP. Cette « pride » parisienne a pris forme derrière l'unique camion présent, portant la bannière « Depuis dix ans, mariage pour tous, depuis toujours, violences pour tous ». Élisa Koubi, co-présidente de l'Inter-LGBT, collectif qui organise le défilé, a expliqué à l'AFP que « le mariage pour tous a mis fin à une inégalité mais n'a pas rendu l'ensemble des LGBT+ en France égaux et sereins ». D’ailleurs, à la mi-journée, six jeunes hommes ont été interpellés à Paris pour s'en être pris à une femme qui, un drapeau arc-en-ciel à la main, rejoignait la marche des Fiertés, ont indiqué des sources policières. Ils l'ont bousculée et ont tenu des propos homophobes. Tous sont mineurs et l'un d'eux est connu comme appartenant à la mouvance d'ultradroite, indiquent les mêmes sources. Les mineurs ont été interpellés par des policiers-ères de la BRAV-M (Brigade de répression de l'action violente motorisée). Les faits se sont déroulés à la mi-journée dans le XIIe arrondissement. Cette agression s’inscrit dans un contexte plus large où plusieurs centres LGBT+ ont été récemment la cible de dégradations ou d'attaques LGBTQIphobes. Le gouvernement doit d’ailleurs présenter prochainement un nouveau plan pour mieux lutter contre les violences anti-LGBT+. La marche parisienne s'est ébranlée dans les rues de Paris sur un parcours allant de Nation à République, en passant par Bastille. Conçue dans une logique « d’éco-responsabilité », la manifestation 2023 comptait un petit train électrique, et surtout une foule de vélos-cargos et autres tuk-tuks permettant de charrier banderoles et enceintes pour la musique. Seule concession au « monde d'avant », la grande scène sonorisée pour un grand concert à l'arrivée du parcours Place de la République, qui attirait déjà du monde en milieu d'après-midi. D'autres marches des Fiertés ou rassemblements se tenaient également ce même jour en France : Aurillac, Avignon, Béziers, Brest, Fougères, Lons-Le Saunier, Saint-Pierre de la Réunion et Dijon. Dans cette ville, la manifestation a réuni entre 2 000 et 2 500 personnes, selon le préfet de la Côte d'Or, Franck Robine, qui a « dénoncé » dans un communiqué des "dégradations inacceptables" en marge de l'événement. Selon le communiqué, elles ne sont pas de nature LGBTQIphobes, mais des épisodes de protestation sans lien avec la manifestation et commis en marge de l’événement. Au centre-ville, « des individus se sont livrés à de nombreux tags et dégradations sur les magasins et établissements bancaires et ont scandé des slogans contre la police », a expliqué le préfet, et deux personnes ont été arrêtées. Le préfet « déplore que cet événement ait été ainsi utilisé et gâché par ces agissements inacceptables dans une démocratie où la liberté de manifester constitue une valeur essentielle à préserver ». Pas d’autres incidents signalés dans les autres Pride organisées cette même date.