Risque d'AVC et séquelles

22 Février 2022
4 196 lectures
Notez l'article : 
0
 

Brutal et injuste. En France, les AVC (accidents vasculaires cérébraux) sont plus fréquents, plus graves et moins souvent pris en charge en unité spécialisée pour les personnes les plus modestes, explique une récente communication de la Drees (Direction des statistiques des ministères sociaux). En 2019, 123 000 personnes ont été hospitalisées pour un AVC. Les accidents vasculaires cérébraux représentant une cause importante de handicap et constituent l’une des principales causes de mortalité, rappelle la Drees. Le risque de survenue d’un AVC est plus élevé parmi les personnes au niveau de vie le plus modeste. Entre 2014 et 2017, la fréquence de survenue d’un accident vasculaire cérébral parmi les personnes appartenant aux 25 % les plus modestes est 40 % plus élevée que parmi celles appartenant aux 25 % les plus aisées. Ces disparités varient selon l’âge : plus faibles avant 45 ans, c’est parmi les 45-64 ans qu’elles sont le plus marquées avant de s’estomper aux grands âges (85 ans ou plus). Parmi les 45-64 ans, le taux de survenue est presque deux fois supérieur chez les plus modestes par rapport aux plus aisés, explique l’organisme. Un élément interroge puisque l’étude constate : une moindre chance d’être pris en charge dans une unité neuro-vasculaire pour les personnes les plus âgées et les plus modestes. Et la Drees d’expliquer : « La prise en charge hospitalière diffère selon la gravité de l’état de santé du patient et du type d’accident vasculaire cérébral. Dans le cas des AVC ischémiques (liés le plus souvent à une occlusion d’une artère cérébrale par un caillot de sang), les services les plus adaptés sont les unités neuro-vasculaires (UNV). Entre 2014 et 2017, seulement 52 % des patients ayant eu un AVC ischémique ont été pris en charge en UNV. Un faible niveau de vie est associé à une chance moindre d’être pris en charge en UNV à âge, sexe et nombre de lits dans le département comparables : les personnes les plus modestes ont 10 % de chances en moins d’être accueillies dans ces unités. De même, ces chances diminuent avec l’âge, ce constat pouvant être relié à l’offre de soins en lits d’UNV : le nombre de ces lits étant limité, ils seraient réservés en priorité aux patients les plus jeunes. » Conséquence logique, le risque de séquelles est plus élevé parmi les personnes les plus modestes. Après un AVC, plusieurs séquelles peuvent survenir dont les plus fréquentes sont la paralysie et les troubles du langage. « Appartenir aux 25 % des personnes les plus modestes augmente le risque de 22 % de paralysie qui persiste au-delà de 24 heures. De même pour les troubles du langage où le risque est accru de 11 % chez les plus modestes par rapport aux personnes appartenant aux 25% les plus aisées », souligne l’étude. Enfin, on constate un « risque de décès un an après l’AVC plus faible parmi les plus aisés ». Ainsi, 27 % des patients-es décèdent dans l’année qui suit leur AVC avec une différence notable selon le type d’AVC : le pourcentage s’élève à 41 % pour les AVC hémorragiques contre 23 % pour les AVC ischémiques. Si l’on compare le risque de décès à des caractéristiques démographiques comparables (âge, genre, vivre seul, état de santé et type de prise en charge), il apparaît qu’un niveau de vie élevé est associé à une diminution de 11 % du risque de décès à un an. Parmi les AVC ischémiques, la diminution du risque de décès à un an parmi les plus aisés est de 13 %.