Transphobie en Russie

25 Juillet 2023
664 lectures
Notez l'article : 
0
 

Répression. Les députés-es russes ont adopté vendredi 14 juillet une loi interdisant les transitions de genre et bannissant notamment les adoptions d’enfants par les personnes transgenres. « Cette décision protège nos citoyens, nos enfants », a assuré sur Telegram Viatcheslav Volodine, le président de la chambre basse du Parlement (Douma), alors que les modifications à l’état civil, les opérations chirurgicales et les traitements hormonaux étaient devenus accessibles en Russie après la chute de l’URSS. Depuis l’invasion russe en Ukraine, les autorités ont multiplié les mesures conservatrices, notamment contre les LGBT+, en disant vouloir éliminer des comportements que les autorités jugent déviants et importés d’Occident. Les services de sécurité russes (FSB) ont même arrêté jeudi 13 juillet un militant trans accusé de « haute trahison » au profit de l’Ukraine. Il risque la prison à vie. Pour justifier ce projet de loi, Viatcheslav Volodine a assuré (14 juillet) que les opérations chirurgicales pour les réassignations de genre avaient explosé aux États-Unis ces dix dernières années. « Quelle tendance monstrueuse ! C’est une voie qui mène à la dégénérescence d’une nation. C’est inacceptable pour nous », a affirmé Viatcheslav Volodine, cité par l’AFP. Le projet de loi a été adopté en troisième et dernière lecture. Il doit maintenant être validé par la Chambre haute du Parlement, le Conseil de la fédération, puis signé par Vladimir Poutine pour entrer en vigueur, deux étapes qui sont généralement de simples formalités. Dans un communiqué (14 juillet), la Douma précise que le texte interdit « toute intervention médicale » pour les réassignations de genre, notamment les opérations chirurgicale et les thérapies hormonales. Le changement de la mention du sexe dans les documents d’identité sera par ailleurs interdit. Des exceptions médicales, sur décision d’une commission spéciale, seront possibles en cas « d’anomalies congénitales » chez les enfants ou de maladies génétiques ou endocriniennes, précise la Douma. Les personnes transgenres auront aussi l’interdiction d’avoir la garde d’enfants ou d’en adopter en Russie. Enfin, les mariages impliquant une personne transgenre seront « annulés » après l’entrée en vigueur de la loi, précise la Douma. Depuis 2013, une loi interdit déjà en Russie la « propagande » de « relations sexuelles non-traditionnelles », un texte dénoncé par des ONG comme un instrument pour réprimer les LGBT+. En décembre, l’application de cette loi a été considérablement élargie. Elle bannit désormais la « propagande » LGBT+ auprès de tous les publics, alors qu’elle ne concernait auparavant que les mineurs-es.