LaChapelle à la Monnaie : tellement vulgaire chic !

Publié par olivier-seronet le 19.02.2009
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culture
L’œuvre du célèbre photographe américain David LaChapelle fait l’objet d'une première rétrospective en France à l'Hôtel de la Monnaie de Paris. L’occasion de découvrir son univers gay, mais pas forcément gai, de ses débuts dans les années 90 à aujourd’hui. Bling, bling… par ici la monnaie !
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Dans le cadre de l’Hôtel de la Monnaie à Paris qui, à lui seul vaut le déplacement, on peut découvrir les photographies de David LaChapelle. Privilégiant le très grand format, les couleurs criardes, multipliant les références culturelles (Pop Art, Renaissance, kitsch, Piétés, culture gay, etc.), ses images interrogent notamment la mutation des valeurs occidentales. Consommation, sexe, drogues et star system se substituent à la religion. Au fil du temps, le regard du photographe s’est assombri et, tel un visionnaire, il nous prédit une fin du monde absurde, cynique, mais non sans humour (une femme écrasée par un énorme hamburger, le déluge revisité par les grandes enseignes, etc.). Même si la réflexion ne va jamais très loin (c'est plus joli que profond) et semble un peu dépassée, cette expo présente un véritable intérêt visuel : les œuvres les plus monumentales sont des photos version pop-ups… Vous savez comme ces livres d’enfants en 3D qui se déplient. On n’est plus vraiment dans la photo, et pas encore dans la sculpture, quoique… D’autres œuvres sont parsemées de clins d’œil lumineux et sonores. Surprenant et novateur.  

Autre prouesse, l’univers surréaliste de ses images n’est pas dû à des trucages informatiques comme le prouve le making off de son travail présenté en début d’expo : les modèles posent dans des décors réels ou construits pour l’occasion. Mais David LaChapelle, photographe hype, de mode et des stars, adepte de la super production photographique à gros budget, n’est-il pas l’objet même de sa critique ? Autodérision assumée ou façon de surfer sur la vague ? A chacun son avis. En tout cas, on ressort de l’expo satisfait car on en a eu plein les yeux… Et, tout en contemplant les quais de Seine et l’Ile de la Cité, on se dit qu’on a tout compris, pour une fois, à l’art contemporain.

David la Chapelle. Jusqu’au 31 mai 2009 à la Monnaie de Paris (11, Quai de Conti. 75004 Paris). Ouvert tous les jours de 10 h 30 à 19 h 30. Tarif normal : 10 €  M° Pont Neuf, Saint-Michel ou Odéon.

Commentaires

Portrait de Traitdunion

mais en utilisant une technique de couleurs qui on a plein les yeux c'est gênant et ça nous fait chercher les points qu'enleves cette vulgarité, c'est vraie ce n'est pas facile de regarder, mais est c que l'image veux dire vraiment ce qui nous est montrée ? Je crois que en aillant du recul (il faut faire fort) ça nous permets d'apprécier dans un autre angle . Je me suis concentré sur les magnifiques couleurs , et c'est vraie qu'en sortant ça nous soulage de retrouver les quais de Seine et l'Ile de la Cité .