Droits : L'Onusida se mouille

Une "opportunité". L'épidémie de sida constitue "une opportunité" pour changer la société. C'est ce qu'a affirmé, début avril, Michel Sidibé, le récent patron d'Onusida lors d'un déplacement au Sénégal. "Il ne faut pas considérer l'épidémie (seulement) comme un problème, comme on l'a toujours fait jusqu'à maintenant, a-t-il expliqué à l'AFP. Il faut redéfinir le caractère exceptionnel de l'épidémie, non plus par rapport aux chiffres, mais essayer de démontrer que cette épidémie peut être une opportunité politique pour provoquer des changements profonds dans la société pour parler des questions difficiles, comme l'éducation sexuelle, les questions de l'homophobie et en général des droits humains, comme la place de la femme dans la société". Michel Sidibé est persuadé que le sida peut constituer "un "point d'entrée" pour discuter de ces questions et faire en sorte que les lois changent".
"Je vois l'Onusida comme un agent politique, qui doit demander le changement. Je ne vois pas l'Onusida comme l'Unicef (Fonds des Nations unies pour l'enfance) ou l'OMS (Organisation mondiale de la santé) avec des programmes bien précis", a-t-il expliqué. Michel Sidibé a indiqué qu'il avait évoqué, lors d'une rencontre avec le président sénégalais Abdoulaye Wade, le dossier de neuf hommes, militants de la lutte contre le sida, condamnés à Dakar à huit ans de prison pour homosexualité.