Tuberculose : progrès "encore très insuffisants"

La France a fait des progrès "réels, mais encore très insuffisants" dans les soins contre la tuberculose, maladie qui touche surtout les personnes les plus précaires, ont indiqué (20 mars) les autorités sanitaires. "Si la tuberculose a bien diminué en France entre 2008 et 2014, elle peut concerner toutes les populations", indique le pneumologue Arnaud Trebucq, dans une publication de Santé publique France consacrée à cette maladie. Cette affection des poumons, "maladie infectieuse la plus meurtrière au niveau mondial", a touché 4 741 personnes en France en 2015, dernière année où les chiffres sont disponibles, sur un total de plus de dix millions de personnes atteintes dans le monde. Plus d'un tiers des cas dans le pays sont déclarés en Ile-de-France, où l'incidence de la maladie est la plus élevée en métropole (18,3 cas pour 100 000 habitants). D'après Santé publique France, il faudrait s'assurer de soigner plus de malades. Le taux de ceux allés au bout du traitement est passé de 73 % en 2008 à 77 % en 2014, progrès "réels, mais encore très insuffisants", d'après le Docteur Trebucq. L'institut de surveillance s'intéresse particulièrement à Paris, où le risque de tuberculose est "souvent en relation avec le niveau de précarité de l'habitat". Sont surtout touchés des hommes (73 %) et des personnes nées à l'étranger (76 %), principalement sur le continent africain (environ la moitié des malades), mentionne l’AFP. "Pour la première fois depuis 2002, le nombre de tuberculoses a augmenté à Paris en 2016, probablement en lien avec l'arrivée récente de patient-e-s jeunes primo-migrant-e-s, originaires essentiellement d'Afrique subsaharienne", ont souligné des membres du Centre de lutte anti-tuberculose de Paris. Mais parfois, la tuberculose peut surgir dans des endroits inattendus. Le Centre de lutte anti-tuberculose des Pyrénées-Atlantiques raconte ainsi une épidémie dans un lycée du département en 2016, soit treize cas, favorisée, ici, par la vie en internat.