Résistance anti-microbienne

28 Novembre 2020
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Le phénomène mondial de la résistance anti-microbienne serait « tout aussi dangereux qu’une pandémie » et menacerait de « réduire à néant un siècle de progrès médical », a alerté (20 novembre) l’Organisation mondiale de la santé (OMS). La résistance aux antimicrobiens survient lorsque les bactéries, les virus, les champignons et les parasites résistent aux effets des médicaments, dont les antibiotiques, ce qui rend les infections courantes plus difficiles à traiter et augmente le risque de propagation des maladies, de formes graves des infections et de décès. À l’occasion de la Semaine mondiale pour un bon usage des antimicrobiens (18 au 24 novembre), l’OMS, en collaboration avec l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) et l’Organisation mondiale de la santé animale (OIE), a lancé un groupe de haut niveau « chargé de combattre la crise qui s’accélère de la résistance aux médicaments ». Ce groupe sera coprésidé par la Première ministre du Bangladesh, Sheikh Hasina, et son homologue de la Barbade, Mia Mottley. Il rassemblera des chefs-fes d’État, des ministres et des dirigeants-es d’entreprises et d’organisations de la société civile. « La résistance aux antimicrobiens ne semble peut-être pas aussi urgente qu’une pandémie, mais elle est tout aussi dangereuse », a souligné le chef de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus, lors d’une conférence de presse. Environ 700.000 personnes meurent chaque année à cause de cette résistance aux médicaments anti-microbiens et « sans une action forte pour garantir une utilisation appropriée des antibiotiques existants, ainsi que de nouveaux et meilleurs traitements, ce chiffre pourrait passer à dix millions d’ici 2050 », selon la Fédération Internationale de l’industrie du médicament (IFPMA). « La résistance anti-microbienne est une crise mondiale imminente qui pourrait éclipser la Covid-19 en termes de décès et de coûts économiques », a prévenu le directeur général de l’IFPMA, Thomas Cuen, mais le message semble peu audible. Les antimicrobiens sont des armes essentielles pour lutter contre les maladies chez l’être humain, les animaux et les plantes. Ils comprennent les antibiotiques, les antiviraux, les antifongiques et les antiparasitaires.  De multiples facteurs - parmi lesquels l’utilisation excessive des médicaments chez l’être humain, pour le bétail et l’agriculture, ainsi que le manque d’accès à l’eau potable, à l’assainissement et à l’hygiène - ont amplifié la menace que représente la résistance aux antimicrobiens dans le monde entier, souligne l’OMS. « Bien que les antibiotiques soient un élément clé, la résistance aux antimicrobiens comprend également la résistance aux médicaments contre le VIH, le paludisme, les maladies tropicales négligées, et d’autres », a souligné le patron de l’OMS. Il a également déploré que si près de 90 % des pays disposent de plans d’action nationaux pour contrer la résistance aux antimicrobiens, seuls 20 % ont trouvé des fonds pour les mettre en œuvre. Pour contrer cette résistance anti-microbienne, l’OMS a appelé ces dernières années au développement de nouveaux antibiotiques, mais ce processus est compliqué et coûteux.