Vers la délégation de tâches

9 Mai 2022
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Depuis le 24 avril, les infirmiers-ières peuvent administrer tous les vaccins prévus à partir de seize ans et ce, « sans prescription médicale préalable », selon une série de textes parus le 23 avril au Journal officiel. Ces textes réglementaires étendent également les prérogatives des pharmaciens-nes et des sages-femmes. Ces textes suivent l’avis favorable de la Haute Autorité de santé (HAS), publié il y a quelques mois sur l'extension des « compétences vaccinales » pour ces trois professions. Ce résultat est la conséquence logique de ce qui avait été mis en œuvre avec la vaccination contre la Covid-19. Les infirmiers-ères sont désormais habilités-es à administrer, sans prescription médicale préalable, les vaccins contre quinze maladies : grippe, rage, diphtérie, tétanos, poliomyélite, coqueluche, papillomavirus humains (HPV), pneumocoque, hépatites (A et B), méningocoques (A, B, C, Y et W). Ils-elles pourront réaliser ces injections sur toutes les personnes « âgées de seize ans et plus pour lesquelles ces vaccinations sont recommandées », indique l’AFP. « C'est un premier pas vers plus d'autonomie pour la profession et, pour nos concitoyens, la garantie d'un accès renforcé à la prévention », s'est félicité le président de l'Ordre des infirmiers, Patrick Chamboredon, dans un message transmis à l'AFP. Les pharmaciens-nes sont, eux-elles aussi, « autorisés-es à administrer » la même liste de vaccins à la même population de seize ans et plus, mais toujours sur présentation d'une ordonnance médicale. « Pour pouvoir les prescrire, nous attendons un avis de l'Agence du médicament », récemment saisie par le ministre de la Santé, Olivier Véran, explique Philippe Besset, président de la Fédération des syndicats pharmaceutiques de France (le principal syndicat de la profession), cité dans Les Échos. Ce feu vert est attendu pour cet automne. L'exécutif entend plus globalement accroître la délégation d'actes médicaux, aujourd'hui réservés aux médecins, à d'autres professionnels-les de santé, afin de réduire les coûts et d'améliorer l'accès aux soins sur tout le territoire, rappelle le journal économique. C’est d’autant plus nécessaire que la densité de médecins libéraux-les va continuer de décliner ces prochaines années. Les sages-femmes sont aussi concernées. L'éventail des vaccins qu'elles pourront « prescrire et pratiquer » chez les femmes enceintes, les nouveau-nés et les « personnes qui vivent régulièrement dans leur entourage » est ainsi aligné sur les mêmes pathologies que pour les infirmiers-ères et pharmaciens-nes, précise l’AFP.