Cameroun : les gays dans le viseur !

Publié par jfl-seronet le 20.09.2011
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pénalisationhomophobie
Cela n’en finit pas ! Remise en liberté refusée, nouvelles arrestations d’homosexuels présumés… Et puis désormais la crainte, forte, d’une volonté du gouvernement de durcir la législation sur l'homosexualité. Malgré les protestations, les mises en garde sur l’impact en santé publique, la mobilisation des associations locales, le Cameroun poursuit de plus belle sa dérive homophobe. Explications.
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Le gouvernement camerounais prépare une réforme de sa législation pénale pour durcir la répression des pratiques homosexuelles considérées comme un délit dans le pays. C’est ce qu’affirment (19 août) deux militants des droits des homosexuels, dont l’avocate Alice Nkom.
"Le gouvernement prépare la réforme du code pénal. Dans (son) avant-projet de loi, il a maintenu et même renforcé le délit (d'homosexualité) en terme de pénalisation", explique ainsi Maître Alice Nkom qui a défendu de nombreuses personnes poursuivies au motif qu’elles seraient homosexuelles et qui préside également l’Adhefo (Association camerounaise pour la défense de l'homosexualité). "Il a étendu le champ d'action et a semé une espèce de confusion entre l'homosexualité et la pédophilie, ce qui devrait permettre au juge de condamner plus facilement et plus de personnes", explique-t-elle à l’AFP.  Dans le projet, la partie qui traite de l’homosexualité reprend l’actuel texte du Code pénal : "Est puni d'un emprisonnement de six mois à cinq ans toute personne qui a un rapport sexuel avec une personne de son sexe". Par ailleurs, selon Stéphane Koche, vice-président d'Adhefo, le projet fait l’amalgame entre homosexualité et pédophilie.
Ce projet inquiète doublement : pas sa teneur même, mais aussi parce qu’il légitime l’homophobie policière, particulièrement active dans le pays. Ainsi, comme le rapporte l’AFP, depuis plusieurs jours, deux jeunes Camerounais sont détenus en attente d'être jugés, après avoir été arrêtés par la police fin juillet. La police affirme qu’ils auraient été surpris avec une troisième personne en train d’avoir des rapports sexuels dans un véhicule. Tous trois ont été inculpés, mais l’un a pu rester en liberté. Le 27 août, c’est une nouvelle affaire. Cette fois, ce sont quatre personnes qui sont inculpées d'homosexualité après avoir été arrêtées à Yaoundé. Cela porte à sept le nombre d'interpellations pour homosexualité enregistrées en moins d'un mois dans la capitale camerounaise. "Tous les quatre ont été écroués (…) après leur inculpation", explique leur avocat Maître Michel Togué à l’AFP. "Le motif d'"homosexualité" a été retenu pour les quatre, en plus de celui d’"outrage à la pudeur sur mineur" pour deux d'entre eux", explique-t-il. Les personnes inculpées seraient âgées de 17 à 46 ans. Détail sordide, une des personnes interpellées s’est faite piéger à son domicile. "Une première personne affirme avoir été arrêtée à son domicile le 10 août à Yaoundé. Elle explique que "quelqu'un" est venu chez lui et lui a dit qu'il avait besoin de regarder en sa compagnie "un film gay", ce qu'il a accepté. Le visiteur lui a manifestement tendu un piège puisque la gendarmerie est venue l'interpeller alors que les deux regardaient le film", a expliqué Maître Togué. Les trois autres personnes auraient été arrêtées alors qu'elles lui rendaient visite pendant sa garde à vue. Toutes les personnes arrêtées et inculpées risquent jusqu'à cinq ans de prison ferme. En août 2010, Human rights watch, une ONG américaine et Alternatives-Cameroun, une association de défense des minorités sexuelles, avaient demandé la dépénalisation des pratiques homosexuelles au Cameroun, invoquant les recommandations du Comité des droits de l'homme des Nations unies.

Commentaires

Portrait de croquant

heureusement qu il a des lois en France car gds nombres de nos chers concitoyens aimeraient bien faire plus que nous tabasser !