Crise : les plus "pauvres" trinquent plus !

Publié par jfl-seronet le 05.01.2009
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pauvreté
On pouvait le craindre. Une étude du Centre de recherche pour l'étude sur les conditions de vie (Credoc), rendue publique le 23 décembre, est venue le confirmer : la crise touche durement les foyers les plus pauvres et les personnes les plus en difficulté.
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Quoi de mieux qu'un baromètre pour prendre la température. Le baromètre social lancé par le Haut Commissariat aux solidarités actives contre la pauvreté indique clairement la baisse. Réalisée en novembre par le Centre de recherche pour l'étude et l'observation des conditions de vie (Credoc) auprès de 1 000 ménages moyens et de 300 d'entre eux vivant en dessous du seuil de pauvreté (880 euros par mois en 2006), cette enquête révèle des signes inquiétants.

La crise touche durement les foyers les plus pauvres, dont plus de la moitié (56 %) déclarent avoir moins de 250 euros par mois pour vivre, après s'être acquittés des dépenses fixes (loyer, factures d'énergie, assurances, etc.), quand ils ne sont pas pour certains dans le rouge (15 % d'entre eux). Plus de 70 % des familles les plus modestes estiment ainsi qu'elles s'en sortent plus difficilement qu'il y a un an avec les revenus dont elles disposent. Et la situation s'est encore aggravée au cours du dernier trimestre pour plus de la moitié des personnes les plus en difficulté. Signe de cette aggravation de la situation, les restrictions sont plus nombreuses depuis trois mois. 52 % des ménages les plus en difficulté ont annulé ou retardé une dépense importante contre 40 % de la population générale. 51 % se sont imposées plus de restrictions que d'habitude (contre 39 % respectivement).

Dans la population générale, on restreint les vacances et les loisirs, l'habillement, l'électroménager. Chez les plus "pauvres", on retrouve ces trois postes, mais aussi le téléphone et la nourriture. Les personnes les plus en difficulté se privent aussi sur les dépenses alimentaires (66 %), diminuant la consommation de viande et de poisson, de fruits et légumes ou sautant des repas. Les changements touchent aussi à la santé, domaine où les ménages les plus en difficultés se restreignent "significativement plus" que les autres. 31 % ont renoncé à des soins dentaires (contre 15% des ménages en général) et 22 % à des soins optiques.

Ce "baromètre social", qui sera renouvelé tous les trois mois, confirme l'analyse des associations qui ont récemment alerté sur l'aggravation de la précarité, antérieure à la crise financière, mais qui s'amplifie sérieusement à cause d'elle. Petit rappel à tous ceux qui ont le "bling bling" en modèle : en France, 13,2 % de la population vit sous le seuil de pauvreté, soit 8 millions de personnes.
Pour en savoir plus : cette enquête du Credoc est consultable sur le blog de Martin Hirsch relatif au RSA : http://www.toutsurlersa.fr/. Enquête complète  : http://lenetscouade.typepad.fr/files/credoc.pdf. Crédit photo : Gaël Turpo