Prisons : l’ONUSIDA en observation

Publié par jfl-seronet le 09.05.2011
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Un nouvel Observatoire qui aide à lutter contre le VIH dans les prisons d’Amérique latine et des Caraïbes vient d’être lancé. Il devrait permettre aux gouvernements et à la société civile d’y trouver des éléments permettant d’échafauder une lutte efficace contre le VIH dans les établissements pénitentiaires. C’est d’autant plus indispensable que les données déjà recueillies indiquent que la prévalence au VIH est plus importante chez les prisonniers.
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"Echafauder une lutte efficace contre le VIH dans les établissements pénitentiaires d’Amérique latine et des Caraïbes est un volet essentiel de la riposte au sida aux niveaux national, régional et mondial, estime l’ONUSIDA dans un communiqué (20 avril). A cette fin, l’organisme onusien juge qu’il est indispensable de "recueillir autant de données que possibles sur l’épidémie dans les prisons". Il en fait même le préalable pour "définir des normes de prévention et de traitement en matière de VIH ainsi que de protection et de promotion des droits des prisonniers". Dans cet objectif, le nouvel Observatoire du VIH dans les prisons récemment créé en Amérique latine et aux Caraïbes devrait devenir le principal dépositaire régional de ces informations essentielles en  rassemblant les données de vingt-trois pays. L’Observatoire entend ainsi aider les gouvernements et la société civile à définir et à mettre en œuvre des politiques nationales de lutte contre le VIH dans les prisons fondées sur des normes internationales.
Le communiqué d’ONUSIDA ne se contente pas, du reste, de promouvoir l’outil. Il donne également des informations sur la situation actuelle : "En Amérique latine et aux Caraïbes, comme ailleurs, de nombreux prisonniers sont vulnérables au VIH en raison de plusieurs facteurs, notamment le manque de connaissances sur le virus, la surpopulation carcérale, le manque de protection et de services de santé de qualité, et la violence. Dans toute la région où des données sont disponibles, plusieurs pays enregistrent une prévalence au VIH supérieure chez les prisonniers. Par exemple, selon les données recueillies par l’UNODC (Office des nations unies contre la drogue et le crime) cette année au Pérou, il y a plus de huit fois plus de personnes vivant avec le VIH en prison qu’en liberté (4,03% contre 0,4%). En Bolivie, la situation est encore plus frappante. Les mêmes sources montrent que dans les neuf prisons du pays, 10% des prisonniers sont signalés comme étant séropositifs, alors que la prévalence est de 0,2% dans la société.