Transmission mère/enfant : vers de nouvelles recommandations pour les pays pauvres

Publié par jfl-seronet le 02.09.2009
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réduction des risquesprévention
Une étude conduite en Afrique démontre qu'un nouveau protocole d'administration diminue considérablement les risques de transmission du VIH de la mère à l'enfant pendant l'allaitement au sein.

Une étude conduite par l'Organisation mondiale de la Santé (OMS) indique que si une association de médicaments anti-VIH est administrée aux femmes enceintes sur une période couvrant la fin de leur grossesse et les six mois d'allaitement au sein, plutôt qu'un traitement de courte durée se terminant avec l'accouchement, la probabilité d'une infection des nourrissons par le VIH diminue de plus de 40 %. Les premiers résultats de cette étude ont été présentés lors de la 5e Conférence de l'IAS au Cap en Afrique du Sud. Cette étude a été  menée de juin 2005 à août 2008 et concerne 1 140 femmes dans trois pays (Burkina Faso, Kenya et Afrique du Sud). Elle avait pour but d'évaluer dans quelle mesure il est possible de diminuer les risques de transmission du VIH pendant l'allaitement au sein. Elle démontre qu'il est possible de réduire considérablement les risques de transmission de la mère à l'enfant si une association de trois médicaments anti-VIH est administrée aux femmes enceintes dont le nombre de CD4 est compris entre 200 et 500/mm3, sur une période qui couvre les trois derniers mois de la grossesse, la naissance et les six mois d'allaitement au sein de l'enfant. Cette association a montré qu'elle diminuait le risque d'une transmission du VIH au bébé et qu'elle améliorait la survie, par comparaison avec les enfants nés des mères vivant avec le VIH qui reçoivent le traitement de courte durée (qui couvre la fin de la grossesse et l'accouchement) comme actuellement recommandé par l'OMS. "Les meilleurs résultats ont été enregistrés chez un groupe de mères dont la numération des CD4 était comprise entre 200 et 350/mm3. Il n'existe pas de risque accru pour la santé de la mère et de l'enfant, lié à une trithérapie associant zidovudine, lamivudine et lopinavir/ritonavir (…) Ce traitement réduit également de manière considérable le risque de transmission du VIH au cours de l'allaitement au sein. La question de l'allaitement au sein est cruciale pour les femmes enceintes vivant avec le VIH", précise un communiqué d'ONUSIDA. L'organisme rappelle qu'"empêcher le décès des mères et l'infection des nourrissons par le VIH constitue l'un des neuf secteurs d'intervention prioritaires de l'ONUSIDA". Concrètement, de nouvelles recommandations pour les pays pauvres, concernant l'administration des médicaments anti-VIH aux femmes enceintes, l'alimentation des nourrissons et la prévention de la transmission de la mère à l'enfant, devraient être prises par l'OMS à la lumière de ces résultats.