VIH : connaissances et idées fausses

Publié par jfl-seronet le 19.12.2011
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L'Observatoire régional de santé d'Ile-de-France publie une étude sur les croyances et attitudes face au sida, la précédente datait de 1992. On y trouve des résultats intéressants, des infos qui frappent ou qui surprennent, d’autres qui font même un peu peur. Etat des croyances, connaissances, attitudes et comportements face au VIH/sida, etc. C’est à voir.
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Transmission : encore quelques idées fausses
Selon les données de l’ORS Ile-de-France, les Franciliens ont plutôt une bonne connaissance des modes de transmission du VIH et de protection contre lui. Ainsi 99% des personnes interrogées savent que le virus peut être transmis "lors de rapports sexuels sans préservatif" ou "lors d'une piqûre de drogue avec une seringue déjà utilisée". Cela, c’est plutôt bien, mais à côté de ça, des idées fausses restent largement répandues. 21% pensent qu'une piqûre de moustique peut être à l'origine de la transmission alors que le VIH ne peut pas se transmettre par une piqûre de moustique. Par ailleurs, 13% des personnes croient encore dur comme fer que le virus peut se transmettre après être passé dans des toilettes publiques ou en buvant dans le verre d'une personne contaminée (6%). Cela peut sembler peu, mais c’est tout de même énorme.


Dépistage… en pratiques
66% des Franciliens interrogés par l’ORS déclarent avoir effectué au moins un test de dépistage dans leur vie. C'est deux fois plus qu'en 1992 (date de la première enquête). Les Franciliennes sont encore plus nombreuses : 79% ont déclaré avoir fait un test. Il faut dire qu’il est systématiquement proposé aux femmes enceintes, ce qui explique, en partie, ce pourcentage élevé. 44% des sondés estiment que le test de dépistage devrait être obligatoire pour toute la population, une pas très bonne idée (pas utile et pas finançable) une incitation étant bien plus efficace. Résultat surprenant, 70% des personnes interrogées seraient prêtes à se faire dépister lors de leur visite chez le dentiste alors même que c’est l’une des professions médicales les plus connues pour discriminer les personnes séropositives.


Le VIH fait moins peur
"Le sida est une maladie qui suscite moins de crainte que le cancer, les accidents de la circulation ou les maladies cardiaques", indique l'étude de l’ORS. Le niveau de crainte serait voisin de celui de 1992. En cause, l'efficacité des antirétroviraux avance l’organisme… mais cela semble un peu court comme explication. Le nombre de personnes vivant avec le virus du sida augmente, en 2010, un Francilien sur cinq déclare connaître une personne séropositive ou malade du sida. Cette proportion devrait augmenter dans les prochaines années… surtout si les programmes d’incitation au dépistage portent leurs fruits. Quant à l'acceptation des personnes séropositives, 90% des personnes sondées disent accepter de travailler, d'aller manger ou de partir en vacances avec des personnes atteintes. C’est nettement moins bien dès lors qu’on parle de la vie sexuelle puisque moins de 20% des répondants auraient des relations sexuelles protégées avec une personne séropositive. "Pour la première fois depuis 1992, les jeunes refusent davantage que leurs aînés d'avoir des rapports sexuels protégés avec des personnes séropositives. Seuls 12% des 18-30 ans accepteraient contre environ 20% des plus âgés, avance l’ORS. Cela peut être mis en relation avec le fait que c’est parmi les jeunes qu’on note une moins bonne maitrise des mécanismes de transmission du virus, plus de doutes quant à l’efficacité du préservatif.