VIH en Europe : des chiffres et un programme

Publié par jfl-seronet le 27.10.2009
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Près de 30 % des séropositifs de l'Union européenne et 70 % dans certains pays voisins ignorent qu'ils sont infectés par le VIH s'inquiète la Commission européenne qui a présenté (26 octobre) sa stratégie de lutte contre la maladie.

"Dans l'Union, près de 30 % des séropositifs ne savent pas qu'ils sont infectés, et, dans plusieurs pays voisins (Ukraine, Moldavie, Russie) cette proportion atteint jusqu'à 70 %", a expliqué la Commission européenne à l'occasion d'une présentation de sa stratégie de lutte contre le sida. "Trente ans après l'apparition de la maladie, l'heure n'est pas encore venue de relâcher l'effort", insiste la Commission dans un rapport officiel. Un rapport qui rappelle des évidences : "Si des traitements efficaces sont désormais disponibles pour retarder l'apparition de la maladie du sida, aucun remède ou vaccin n'existe pour l'instant". Mais un rapport qui donne aussi des chiffres précis : "Entre 2001 et 2007, le nombre de personnes vivant avec le virus en Europe est passé de 1,5 million à 2,2 millions" dont 730 000 personnes résidant dans l'Union européenne. La proportion de la population adulte (âgée de 15 à 49 ans) infectée par le virus du sida varie considérablement d'un pays à l'autre. La France, l'Italie, l'Espagne et le Portugal affichent des taux relativement élevés, de l'ordre de 0,4 % à 0,5 %. Une proportion qui atteint le double en Lettonie et le triple en Estonie avec 1,3%. En dehors de l'Union européenne, la situation n'est pas bonne en Russie (1,1 % de la population adulte infectée) ou en Ukraine (1,6 %).

Plus de 80 000 nouveaux cas ont été diagnostiqués en 2007 dans l'Union européenne, la Russie et l'Ukraine. "Sur ce total, environ 55 000 cas concernaient la Russie et l'Ukraine", note l'AFP. Ce sont principalement les personnes usagères de drogues par injection qui sont touchées dans des pays à l'Est comme l'Ukraine, le Bélarus, la Moldavie, la Lettonie, l'Estonie et la Pologne.  Dans l'Union, les nouveaux cas "surviennent majoritairement à la suite de relations sexuelles entre hommes, en particulier au Royaume-Uni, en Allemagne, en France, en Espagne, au Portugal et en Belgique."

Ces données ont été présentées à l'occasion de la présentation des recommandations (pour cinq ans) de la Commission européenne en matière de lutte contre le sida. La Commission insiste sur le dépistage précoce et un accès rapide aux traitements. "Un diagnostic tardif conduit habituellement à un traitement tardif et, partant, à une réduction de l'espérance de vie, à une moindre qualité de vie et à un risque accru de transmission du virus aux partenaires", souligne la Commission. Celle-ci entend aussi favoriser "le transfert de savoir-faire aux pays voisins de l'Union européenne, par exemple à travers des échanges de médecins, d'infirmières et d'experts de la santé."

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Portrait de seanaque

action politique contre le VIH/sida ne peut fléchir. Nous devons encourager chaque individu à assumer ses responsabilités vis-à-vis de lui-même et de ses partenaires, à parler des pratiques sexuelles sûres, à adopter de telles pratiques sexuelles et à se soumettre à un test de dépistage du VIH. Néanmoins, cette démarche doit en parallèle respecter les droits de la personne et garantir l’absence de toute discrimination à l’encontre de ceux qui vivent avec le VIH/sida »

Andrella Vassiliou

Commissaire européenne à la santé