VIH : HRW dénonce les "lois punitives"
Le constat de Human Rights Watch est net. Les mesures de prévention du VIH tout comme l'espoir suscité par les thérapies anti-VIH sont menacées par les lois punitives visant les personnes déjà infectées par le VIH et celles à risque." Pour HRW, dans la lutte mondiale contre le sida, on ne peut pas dissocier l'accès universel à la prévention, aux traitements et aux soins du respect des droits humains. "L'expérience montre dans un nombre croissant de cas que le traitement antirétroviral peut constituer un volet important des stratégies globales de prévention", explique un responsable de Human Rights Watch qui note : "Toutefois les chances du traitement par la prévention risquent d'être compromises si la question des violations de droits humains n'est pas abordée et si des lois punitives continuent de cibler les personnes infectées du VIH ou celles à risque." Comme le fait remarquer, HRW, dans de nombreuses régions du monde, la législation criminalise effectivement les groupes de personnes infectées par le VIH ou ceux à risque tels que les travailleurs du sexe, les personnes usagères de drogues et les homosexuels. Human Rights Watch estime que ces lois favorisent non seulement la stigmatisation et la discrimination, mais bloquent l'accès à l'information et au traitement du VIH et qu'elles contribuent, de ce fait, à la propagation de la maladie. Les lois qui criminalisent la transmission du VIH dans certains pays n'encouragent pas le dépistage du VIH et exposent éventuellement les personnes au courant de leur infection à des sanctions pénales tout en épargnant celles qui ignorent leur état. Un exemple de pays ? L'Ouganda. HRW a d'ailleurs publié un Rapport de dix pages sur la probable proposition de loi ougandaise concernant le VIH/sida. Pour rappel, cette loi prévoit "le dépistage obligatoire du VIH, l'obligation de déclarer l'infection et des sanctions pénales pour toute "tentative de transmission" du VIH." Le Parlement ougandais examine parallèlement un projet de loi visant à punir toute personne qui défend les droits des personnes LGBT ou qui "encourage" l'homosexualité. Comme le précise l'ONG : "Depuis 2005, quatorze pays africains ont adopté des lois sur le VIH qui criminalisent les comportements sexuels des personnes séropositives, y compris celles qui utilisent un préservatif, indépendamment du fait qu'elles aient déclaré ou non leur infection ou de la présence de risque réel de transmission. Dans plusieurs pays, la transmission du VIH de la mère à l'enfant est un crime même pour les personnes sans accès au traitement antirétroviral (…) Le projet de loi ougandais exclut le délit de transmission du VIH avant ou durant la naissance, mais autorise des poursuites contre les femmes ayant transmis le VIH à leurs enfants par le lait maternel." "La prévention du VIH a échoué dans de nombreux pays, non pas parce que nous ne savons pas comment concevoir des programmes efficaces de prévention, affirme HRW, mais parce que les gouvernements ont été réticents à mettre en œuvre ces programmes et à veiller à ce qu'ils soient accessibles à toute la population."
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