Au-dessus du volcan

ça y est, l'espace aérien retrouve son flux tendu et le volcan islandais se calme au moins provisoirement, en France les NMPP poursuivent aujourd'hui un mouvement de grève que la SNCF vient d'interrompre ; on dirait que rien ne puisse marcher simultanément, il faut que ça coince quelque part ;

c'est un peu la même chose dans mon corps, si je n'ai plus mal aux genoux, c'est tout le système digestif qui fait des siennes, et retour, ce corps m'habitue ou m'impose chaque jour sa petite tyrannie, rien ne semble pouvoir fonctionner idéalement, il y aura toujours un organe, un muscle, un je ne sais quoi qui viendra enrailler le doux mouvement du squelette ou de ses entrailles, ne serait-ce qu'une migraine, pour occuper le terrain, me rappeler que je ne suis que le locataire d'un corps souffrant, soumis à des aléas insoupçonnés, rivalisant d'imagination quant aux maux qui le parcourent, chaque matin je dois faire l'état des lieux, constater qu'il y a une jambe qui résiste à la marche, quand l'autre semble pouvoir courir, et puis, n'exagérons pas, il y a aussi des fonctions qui paraissent tout à fait normales, le coeur bat encore, les poumons s'oxygènent avec une régularité de métronome, le sang circule et l'urine s'évacue dans une sorte d'euphorie triomphale ;

pendant quelques jours, la semaine dernière, j'étais en Bourgogne, dans un lieu comme on en voit encore à la télé, avec ses troupeaux de vaches, ses agriculteurs, un potager prospère et la wifi dans ma chambre, cependant, je ne souhaitais pas être en ligne, j'écoutais le chant des rossignols dans le jardin, on a planté des pommes de terre, le mari de mon amie fait de la musique électro, pas un voisin à moins de cinq km, les coqs se sont tus.