avoir 20 ans en 1977

Ce monde me fait de plus en plus peur !

Vidéosurveillance au coin de chaque rue, des immeubles en réseau fermé pour s'espionner les uns les autres.
Des digicodes à chaque porte et… de plus en plus de portes.
Des appels à la délation instaurés en système, même sur le net où l'on parle "d'échange solidaire".
Des machines surveillent nos mots ; je ne peux plus écrire que je m'amarre à une bite, que je fais la queue, que je caresse ma chatte, que j'habite à "mon cul" ou à "baise" !


Nous n'avons plus DROIT à l'humour sans être traînés devant les tribunaux pour philie ceci ou phobie cela ou tel truc en isme…
L'humour est interdit !
L'insolence réprimée par les petits censeurs.
Le politiquement correct et le "principe de précaution" sont les règles absolues, la norme totalitariste ; même plus besoin de police, le peuple s'auto-régule dans une pensée unique bien normée qui se donne l'illusion d'une liberté d'expression au prétexte que les supports d'expressions se multiplient ; un message vide de sens reste un message vide de sens, fut-il relayé sur tous les blogs du monde.

La démocratie c'est le nivellement par le bas ! La masse aurait raison au prétexte qu'elle est la masse…

On se fait des "plans cam" ! c'est absolu du safe-sexe ! mais putain qu'est-ce qu'on se sent con et seul quand on s'essuie !
On zappe de profils en profils à la recherche du plus ceci ou du plus cela ; et soi-même on entre dans cette spirale de l'inflation de "performance", de l'inflation des centimètres, de l'escalade dans les pratiques trash !

J'avais 20 ans en 1977 !

En plein dans ce que Françoise Giroud avait appelé "la parenthèse enchantée" (de 1968 et ses "événements" à 1982 l'arrivée du sida… en occident).
J'enculais à droite, j'enconnais à gauche ! dans la plus totale insouciance de la fierté de ma jeune teub de 20 ans !
La capote était quelque chose d'un autre âge ! je n'en avais même jamais vu une seule !
Enculer un mec dans un bosquet était un acte subversif, dangereux !
Je perdais un boulot le vendredi, j'en trouvais un le lundi.
Avec 10 francs de super je faisais Suresnes-Orly !
L'été c'était l'été et l'hiver c'était l'hiver.
Les avions ne se crachaient pas dans les building.
Si je voulais braquer une caisse, je branchais deux fils ; pas obligé de guner le proprio pour lui piquer sa clef satellite !

A cette époque je disais ne pas vouloir avoir d'enfant à lâcher dans ce monde que je trouvais déjà "pourri" – je ne s'avais pas ce qui m'attendait !

J'écoutais Maxime – j'étais bab à 20 ans en 1977 :

mon fils vient d'avoir 20 ans en 2008…
désolé mon p'tit homme ; mes potes et moi on n'a pas réussi à rendre ce monde "plus souriant", bien au contraire !
à toi de jouer pour mes petits enfants, à moins qu'il ne soit déjà trop tard

il y a 20 ans et 9 mois : j'aurais peut-être dû mettre une capote…

Kaaphar – aujourd'hui c'est fête des pères…il m'a envoyé... un sms !!!