C'est décidé, je m'suicide

Publié par Ferdy le 19.06.2011
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Après plus de trois semaines de jeûne, d'abstinence, de repli vers le Clinutren, je me suis enfin lancé ce midi vers un truc dingo : une galette de blé noir, agrémentée de fromage râpé, d'une tranche de jambon et d'un oeuf bien baveux.

Autant dire un suicide. J'attends les effets (la dernière bouchée remonte à moins d'une heure), j'ai rédigé mon testament, dernières volontés manuscrites, avec dispersion de mes cendres à Rungis et construction d'une mosquée avec minarets face au palais de l'Elysée, comme ça au moins, la laïcité proverbiale de notre République saura se souvenir de mon passage à l'acte. 

Depuis le temps que je n'osais plus aborder un concombre, ni de près ni de loin, mes salades végétariennes prescrites par mon médecin ne suffisaient plus à mon épanouissement. Evidemment, j'aurais pu choisir un steak haché comme arme ultime, mais je lui ai préféré l'aventure, l'oeuf à peine cuit, le fromage d'origine douteuse, le jambon français d'adoption, la galette de sarrasin (céréale mécréante entre toutes), et ce beurre qui dégoulinait de la préparation comme la cigüe aux lèvres de Socrate.

Pour l'instant, les douleurs sont encore supportables. Le processus digestif fonctionne comme si de rien n'était. J'ai bien perçu un petit embarras lorsque le bol a franchi la frontière de l'estomac, mais il paraît que c'est au niveau intestinal que les choses se compliquent.

Pourtant combien de fois n'ai-je pas été tenté dans les Côtes d'Armor par ces jolies crêpes, accompagnées d'un bolet de cidre, voire d'une bouteille entière. C'était avant, quand il n'était pas encore nécessaire de disposer d'une prescription médicale pour une livre de beurre.

Je vous quitte, cher(e)s ami(e)s, repu et content d'avoir pu savourer une préparation culinaire appétissante. C'est dimanche. Pour la dernière fois, je regarde les pins parasols secoués par le mistral, ma collection, ma bibliothèque, mes sandales.

Je sens que le poison commence à faire effet, j'ai chaud et j'ai envie d'aller me coucher. Si j'avais ajouté quelques brins de persil et un oignon, je serais sans doute déjà ailleurs.

Ne m'en voulez pas si je vous quitte en pleine jeunesse, 

bien à vous,

Ferdy

PS : (NDR) les dernières phrases sont incompréhensibles, il y serait question de Dalida et de Michael Jackson, mais les analyses graphologiques sont en cours.

Commentaires

Portrait de frabro

En effet, le suicide à la galette de sarrazin est terriblement douloureux et l'agonie est longue et atroce. Mais j'avoue que je t'envie un peu : tu vas savoir avant moi, par ce geste définitif, si les gastéropodes ont une ame et cohabitent avec les humaisn au paradis.

J'espère que tu reviendras sous une autre forme pour nous en informer !

François

PS :bises à Dalida et à Mickaël ! 

Portrait de apodose

Derrière l'ironie la douleur.

Tu avais déjà surpris avec ta comdamnation à porter une pancarte enfant, comme d'autres un matricule.

Surpris aussi par ta séparabilité affichée à l'égard de tes géniteurs; des textes qui se répondaient. 

Cela fait penser à de la dé-nomination.

Quel était ton nom ?

Je ne m'étonne pas que tu cites Dalida : Sous l'ironie, on peut percevoir que tu es sensible aux destins clivés qu'impliquent dénomination et évoluer sur deux scènes.

Tu nous fait bien des frayeurs : Une pincée de suffisance en plus et tu y passais !  

Heureusement, Proust ne s'est pas suicidé (a priori) et nous aurons encore le bonheur de lire tes chroniques de Sida-Frisco.

Portrait de Ferdy

cher François, après avoir publié ce post j'ai découvert l'antidote, un simple café crème, donc, désolé pour les gastéropodes qui m'ont bien fait rire moi aussi ce matin,

dans leur possible métaphysique,

quant à la protase d'apodose, il semblerait que l'humour même potache ne soit pas en phase avec ton univers enchanté, je n'ai pu récolter sur l'étendue de ton blog que quelques scories peu joyeuses : fidèle, pas drôle la vie, rencontre(s)... à ce rythme-là, nous découvrirons bientôt en Virginia Woolf la plus grande humoriste de son temps, enfin, au pas / sage et quitte à perdre encore un lecteur, cette rubrique dont tu fais mention n'a jamais évoqué ni le sida ni frisco, la blessure narcissique de tes 18 ans n'a-t-elle jamais été cicatrisée ?

bonne soirée à tous les agités du bocal et à nos amis gastéropodes.

Portrait de romainparis

une telle galette... mais il y a un "truc" qui bloque dans ma cuisine. Bien dommage. 
Portrait de apodose

Merci pour ton commentaire.(test réussi)

C'est bien que tu libères ta colère et cherches dans le dictionnaire.

J'adore ta manière d'être blessant et ton sourire satisfait devant l'écran.

La cigarette après le grand calin ?

Portrait de Ferdy

par courtoisie, j'avais préféré ne pas jouer à Sh. Holmes en te désignant publiquement comme l'éternel étudiant en finnois qui change de pseudo tous les deux mois,

ta petite charge est aussi ridicule qu'inutile, et ton anonymat vraiment infréquentable.

Portrait de Ferdy

Que se passe-t-il dans ta cuisine ? Encore une invasion d'animaux bariolés ? Veux-tu que je t'envoie par Chronopost une galette bretonne fabriquée en Provence ? ici, nous avons encore des oeufs, un peu de farine de sarrasin, quelques porcs sur pieds.

et en plus, c'est totalement inoffensif.

Portrait de romainparis

que mon précédent post était une métaphore, qui, je l'avoue - je ne sais rien mais je dirais tout monsieur le commissaire ( louis de funès) - ne pouvait être facilement interprétée. Tiens ! Je continue à broder... Laissons tomber ce sujet.

Sinon, de l'air ! Envoie-moi un chronopost d'air de provence ! Cela me fera changer d'air, histoire de respirer un autre air sans en avoir l'air... parce que l'air de Paris, il est aussi pourri que mes vidéos.

Biz 

Portrait de apodose

Tu te fourvoies dans ton enquête ! Tu aurais pu t'épargner la lecture de scories, comme tu dis.

Je n'ai aucune appétence pour les langues étrangères, encore moins pour celles qui évoquent pour moi le froid, ayant déjà bien du mal avec la mienne.

Quant aux études, ma foi, à mon âge, elles sont bien loin derrière moi - mais il m'en souvient à te lire d'Austin, Searles et Bourdieu.   

En revanche, tu nous donnes une idée : Clore ce compte.

Bonne continuation.

Portrait de Ferdy

de trolls ? que nenni, c'est Laurel et Hardy égarés sur mon blog personnel, il doit bien exister un répulsif...

Portrait de Sophie-seronet

Hello,

Je viens de passer un coup de plumeau sur les commentaires...

Merci de respecter les fils de discussion et particulièrement ceux des blogs, qui sont des espaces plus personnels...

Bises. Sophie

Portrait de Valala

avec les galettes de sarrasin de chez LP !!! (J'ai testé à maintes reprises).

Un peu de beurre salé au fond d'une poële, une galette simple ou double, agrémentée de jambon, de gruyère et d'un oeuf (non fermentés). Le tout accompagné d'une bolée de cidre. Ca ne tue pas, ça rend plus fort !!! ;o)) - Pis, j'en ai bouffé du concombre et des steaks hâchés de chez L., ça ne m'a pas tuée non plus !!! hihaaaaaaaaaah Banzaï !