Ca faisait longtemps...

Ca faisait longtemps que je n'étais pas venu ici, sur ce site communautaire et sur le chat. Et là surprise, il n'y a plus grand monde de connectés. Certes il est 23h23, mais il y' a quelques années, le chat était beaucoup plus fréquenté, même très tard dans la nuit. Aurait-on trouvé un vaccin thérapeuthique et qu'on ait oublié de m'en parler ? Quoi qu'il en soit, je m'en fiche. Ce n'est pas le plus important. Il y a plus important ce soir  - et je ne sais pas s'il existe une piqure, un vaccin ou un cachet pour ça- : Je me suis fait largué hier. Je sais. Ca faisait longtemps que ça ne m'était pas arrivé. Cela faisait longtemps que je n'avais pas rencontré quelqu'un qui illuminait autant ma vie. Cela faisait longtemps que je n'étais pas tombé amoureux. 

Je l'ai rencontré le 3 février suite à une période d'abstinence sexuelle qui avait duré plus d'un mois . En effet et  le 2 janvier 2016 après un plan complétement nul, je m'étais dis que je  commençais mal l'année. j'avais alors décidé de me respecter, de me forcer à une période d'abstience sexuelle, jusqu'à ce que je rencontre un mec que je desirerais  avec l'espoir secret de ne pas passer seul la Saint Valentin 2016. Je l'ai donc rencontré en soirée. J'ai immediatement flashé sur lui. Ca aussi, ca faisait longtemps que ca ne m'était pas arrivé. Depuis, le 1er jour de notre rencontre, nous sommes très vite devenus inséparables.

Bref, j'ai passé quelques délicieuses semaines : je lui ai fait decouvrir mes passion, mon univers, ma série préférée du moment. J'ai été généreux, attentionné, j'ai fait preuve d'imagination pour diversifier nos activités. Au lit, je pense (sans vouloir m'en vanter) m'être montré bon amant. Et ce qui me fait penser cela, c'est le regard qui me lançait avant de nous endormir. Il aimait me regarder m'endormir. De toute façon, quoi que je fassais, j'essayais d'exceller, de me dépasser pour lui. 

Mais toutes les histoires ont une fin. Et la fin de cette histoire s'est produite aujourd'hui.  Comme d'habitude, ce matin,  je l'ai appelé pour lui dire que je passais le chercher en voiture. Il me dit ok mais qu'il voudrait que je monte car il avait quelque chose à me dire. Je lui ai demandé si c'était grave il me répond que non. Du coup, comme il attendait des résultats d'un concours administratif, je me suis dit qu'il allait m'annoncer si cela avait été un succès ou un échec. Durant tout le trajet, je me suis donc préparé aux deux éventualités cherchant les arguments pour le réconforter et le valoriser dans sa démarche de progresser.

Une fois entré, dans son petit appart, je me suis assis, il avait l'air froid et finissait de fumer sa cigarette. Puis il s'assied en face de moi pour me dire qu'il n'était pas prêt à une relation de couple. Que j'étais quelqu'un de génial, mais qu'il ne voulait plus continuer comme ça. Mon coeur s'est mis à battre, et j'ai cru entendre le bruit de cocotte minute qui montait en moi. Calmement je lui ai demandé : "Et Maintenant, on fait quoi alors ?"... Il ne s'attendait pas à cette question visiblement. Il m'a répondu : "comme tu veux, on reste bons amis"... je me suis levé, et je lui ai dit que j'allais y aller. Je lui ai dit : salut et j'ai quitté son appartement. En larme. Ca faisait longtemps que je n'avais pas pleuré, tout comme ca faisait longtemps que je ne m'étais pas fait largué comme ca, de façon totalement imprévue.

Après avoir descendu les cinq étages de son immeuble, je suis monté dans ma voiture garée juste en bas de chez lui. Une fois dedans, J'ai relevé la tête et à travers le toit ouvrant de ma Smart, je l'ai vu à sa fenetre en train de me regarder. Il ne m'a pas vu. J'ai démarrer en trombe, aveuglé par les larmes qui submergaient mes yeux, à ce moment là.

J'ai regardé mon telephone portable. J'aurai voulu qu'il me rattrape, qu'il m'appelle, qu'il m'envoie un sms. Rien. Finalement une heure plus tard, à 14h20, le jeudi 17 mars 2016, par une belle journée ensoleillée je recois un SMS de sa part : "Désolé, tu est un mec génial. cé moi le problème. Je narrive pas. Je t'embrasse"

Je n'ai pas répondu.  Je ne veux pas lui répondre. D'ailleurs, que répondre à cela ?

 Et dire, que je commençais le besoin de lui révèler mon plus grand secret, celui de mon statut sérologique. J'étais sur le point de lui présenter une dernière barrière qui, s'il l'avait franchie avec succès, nous aurait permis d'être plus forts tous les deux pour affronter la vie, pour avancer, pour constuire, pour se soutenir et pour s'épanouir. Ensemble. Mais l'Annonce n'a pas pu être faite. Il en a fallu de peu. J'étais décidé. J'attendais juste le bon moment. Finalement, l'Annonce n'a pas eu et n'aura jamais lieu. Ouf. Heureusement. A quoi bon partager mon plus grand secret pour quelqu'un qui n'est pas à la hauteur de l'amour naissant que je lui porte ?

J'ai commencé l'année avec un mauvais plan sexuel, puis j'ai connu l'abstience. Enfin, J'ai rencontré un très belle personne avec qui j'ai vécu plusieurs semaines extraordinaires et qui est rentrée dans ma vie. Je pensais toujours à lui, quand je travaillais j'éprouvais le besoin d'entendre sa voix, et d'avoir de ses nouvelles ne serait-ce que par SMS. J'ai en mémoire ses yeux qui brillent de bonheur, de malice, son sourire, sa gentillesse, ses petits mots doux à mon égard. Ce soir, je n'ai plus que mes yeux pour pleurer et je me retrouve seul. Encore une fois. Oui, encore une fois.