Cloué au lit

Je sais, ça ne se fait pas, mais tout de même, je gagnerais sans doute un peu plus de crédibilité à ne rédiger un billet que lorsque l'occasion s'impose ; 

si je me suis offert cette distraction quotidienne, que l'on pourrait assimiler à un narcissisme de comptoir, il en va de ma résistance, faire mes gammes, abreuver la communauté de témoignages d'une existence dérisoire et fragile, raconter ce rien qui encombre ma vie, ridiculiser le ridicule, surtout quand il n'y a plus rien à dire, et faire joujou avec l'ordi qui sait faire tant de choses, sauf penser ; attention, il pourrait se froisser, se mettre à bugger, perdre des données essentielles ou, au contraire, les livrer à de multiples hackers avides de fraudes et d'actes malveillants ;

hier, par exemple, c'était le 1er avril, soit un jour où le poisson s'impose jusque dans les journaux sérieux, j'avais l'impression que tout le journal d'Inter avait été formaté selon cette contrainte usuelle qui consiste à raconter n'importe quelle absurdité, assortie de quelques évidences reconnues, comme par exemple : tous ces pauvres députés ump convoqués au palais de l'Elysée pour une séance de rappel à l'ordre, notre bouclier fiscal promu à l'ordre du mérite, et l'échec électoral des régionales (doux euphémisme) passant pour un épiphénomène conjoncturel sans grande importance ; on commençait à parler des festivités pascales, comme si cela pouvait intéresser qui que ce soit, entre le désengagement de la foi chrétienne et la pédophilie avérée parmi un grand nombre de prêtres, je me demandais ce que ce vendredi saint allait générer comme nouveau scandale prévisible, en plus des indigestions au chocolat, rarement mortelles mais toujours éprouvantes ;

il ne se passait plus rien dans notre beau pays.