Coluche, la dope et la tv en prime time

Publié par Ferdy le 20.06.2011
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Spontanément, je ne serais pas allé voir ce film en salle.

Mais l'occasion était trop tentante, hier soir, après une journée éprouvante, de se distraire un peu les neurones. Coluche reste, pour de nombreux français, l'homme qui a secoué le cocotier des institutions, qui s'est véritablement engagé dans ce qu'il y a de plus concret, inutile de revenir sur l'histoire d'un mec qui a su porter l'humour au-delà de la sphère du comique, etc. 

France 2 a cru utile, en préambule à la diffusion d'afficher un message de prévention contre l'usage des drogues illicites.

J'ai d'abord cru à une mauvaise blague, post-mortem. Mais non, c'était du sérieux, du Claude Guéant tout ce qu'il y a de plus engagé à France Télévisions.

Depuis la nomination de son président par le nain de l'Elysée, les ministres régaliens doivent disposer d'un bureau dans cet établissement. Les lignes directes des gouvernements De Gaulle, Pompidou, Giscard, Chirac, Mitterrand, ont peut-être été coupées. Les ministres de l'Intérieur, ou de je ne sais quoi y distillent leurs avertissements sarkozistes au sein même de la programmation.

Etonnant, tout de même. 

Avons-nous déjà vu un message de prévention à l'écran destiné à se méfier des méfaits des armes à feu, des téléphones portables, des cigarettes ou de l'alcool, de la violence conjugale, de la violence en général, en intro à la diffusion d'un film ou téléfilm dans lesquels l'hémoglobine coule à flot ? 

Ces simples petits pétards, et un seul rail de coke, devaient-ils être assortis d'un placard publicitaire aussi tapageur ? 

Cela équivaut à dire que la violence quotidiennement diffusée sur les chaînes, c'est rien que pour de rire. 

Mais la transgression d'un humoriste (c'est bizarre, j'ai failli écrire un homoriste ) ça fout la trouille, finalement le film n'était pas si mal, Antoine de Caunes a eu le mérite de prêter à François-Xavier Demaison un rôle que plus personne n'est capable de porter.

Je remercie France Télévisions pour son courage politique. Coluche a été une nouvelle fois trahi, récupéré en prime-time. 

A la prochaine !