Démission !

Michel Kazatchkine, directeur exécutif du Fonds mondial contre le sida, la tuberculose et le paludisme, a annoncé sa démission après la nomination d'un directeur général du fonds, un banquier brésilien qui aurait pu occulter certaines de ses prérogatives.

Dans un contexte politique et économique incertain, le Fonds a vu ses ressources baisser dès 2010, en raison de la diminution ou de l'arrêt des contributions de plusieurs pays. Récemment, l'embroglio à propos des activités philanthropiques supposées de Carla Bruni-Sarkozy, dénoncé par l'hebdomadaire Marianne a ajouté de la suspicion dans la gestion de cette institution dont "le plan global de transformation" affiche clairement son évolution vers des investissements stratégiques efficaces plutôt que vers l'urgence. 

Le Fonds (sida, tuberculose, paludisme) aura permis de traiter 3,3 millions de personnes infectées par le VIH, et a enregistré 23 milliards de dollars de subventions depuis 2001.

Mais la gestion financière pourrait désormais l'emporter sur la validation par le conseil scientifique, et ignorer toute autre considération politique.

Alors, Michel Kazatchkine, désavoué ou trahi ?, cette défiance induite par la nomination d'un directeur général ayant compétence pour rendre compte du bilan du fonds devant son conseil d'administration, souligne la susceptibilité qui règne au sommet d'une institution internationale engagée sur un terrain sanitaire aussi sensible (qui tue six millions de personnes chaque année.)

J'y perçois en outre une certaine inaptitude française à gérer durablement d'importantes institutions internationales. Pour des raisons qui m'échappent car jamais clairement élucidées. A l'exception de DSK, démissionnant du FMI dans le contexte que l'on sait, remplacé à la hâte par cette femme austère et dynamique qui me rappelle Margaret Thatcher, dans ses bonnes années, le Français lui démissionne.