Des jours avec et des jours sans... (Version définitive)

Publié par Osmin le 18.05.2009
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Y'a des jours avec et des jours sans, dit-on, 

mais pas de jours sans avec.

Pas de jour sans avec... de nouvelles têtes sur du virtuel,

pas de jour sans avec... une part de virtuel qui cède place

à du corporel ; pas de jour sans reprendre pied dans le réel,

pas de jour sans prendre des nouvelles

de ceux qui ont les yeux qui étincellent.

 

Avant-hier : trois ; hier : quatre,

aujourd'hui ce sera encore un jour avec,

car, c'est décidé, plus jamais de jours sans,

sans descendre un barreau de l'échelle à abattre

où longtemps on crut bon se hisser pour, bien au sec,

observer à son aise allers et venues des sans papiers, des sans

droits, des sans toits, des sans proie, des sans haine et des sans

regrets, des sans morgue, des sans foi ni loi,

des qui nous mangent, sur le dos, la laine

et sans vergogne osent nous la faire payer, 

des avec appétit, des avec curiosité, des avec

soif, des avec sens aiguisés par l'appétit de curiosité,

des avec parcours sans aspérités, des avec histoires à raconter,

des avec coeur prêt à palpiter pour celui qui sait écouter

une phrase sans aménité au détour de la rue

d'un quartier sans rejet, sans orgueil mal placé, sans

volonté d'ignorer le jongleur de saint-Jean aux yeux avec...

 

Sans laisser s'éloigner une tête

à l'oreille tendue,

et prête à saisir au vol le sens

d'une phrase prononcée par un parfait étranger :

" seule perfection est inhumaine ";  avec

 le pas à l'adolescent emboîté et qui

 me mène vers une scène sans perte de sens,

où de grands oiseaux se sont posés,

leurs trop grandes ailes ne les empêchant de rêver.

De rêver à des chaînes brisées et à un monde avec,

grâce à des Schoelcher sans répit,

grâce à des chercheurs avec

l' espoir de trouver un jour des nuits sans

grand sommeil noir,

des jours sans oubli des... avec.

Tant de marins s'enivrèrent, en salles à mâles et que

leurs tortures surent en leurs yeux crevés, idées noires

imprimer ; tant qu' au bout du quai

l'homme aux pieds nus et semelles devant, 

je vais nus pieds retrouver sous le vent,

pour avec... lui partager sur terre

un empan sans... propriétaire ;

et tenter de décider si c'est au père

que fils doit son goût de philosopher,

sans que Lucifer, son frère,

y mêle son désir de lumière et sa face.

Et à mère sa joie d'être fier ; 

c'est au même pareil 

tant emporte vent qui sur sable efface

le pas des hommes désunis, et sans oreilles ; 

leurs coeurs, à vivre, inaptes 

depuis qu'un sang, dit impur, 

le goût de la cerise,

leur rendît à jamais amer ;

et sans avec, leurs jours maudits,

tant ils sont fiers 

qu'en pauvre vertu leurs mots disent.

ce que plus aucun sens ne captent. 

 

L' homme au bout du quai, à la peau tannée,

n'en finit pas de pêcher de quoi, ce soir, manger

pour qu'enfin aujourd'hui ne soit un jour sans ;

sans sa ration de vitamine D, en attendant

les papiers qui lui donneront le droit d'avec

nous continuer à partager ce que sous la dent

nous pouvons en abondance nous gaver. 

En lui, vibrer son âme de gitan européen itinérant, je sens,

car grâce à lui, au soleil, mon âme de vie s'emplît et avec

sa joie mon sourire à nouveau luit, ainsi je ne serais sans

espoir en ce jour béni sur le chemin des avec... 

 

Et après tout, demain n'est-il pas un autre jour... avec.

Pour ma part, pouvez bien aller à diable ou à dieu  , 

tant, décidément, et forcément mieux, 

aujourd'hui est, fut, et sera pour toujours :  jour avec.

 

Le Ménadier,

(de retour de Lyon par Vienne)

IKâBê- 18 mai 2009 

 

Commentaires

Portrait de Osmin

et c'est ainsi que...Séronet est grand !