Dimanche 23 novembre

« Tiens ! un reviendu ».

C'est mon pote Bichon qui, d'un mot, m'a fait remarqué que je ne postais plus. Sans une question, sans un jugement. Je doute qu'il se penche sur le reste du site, n'étant à ma connaissance pas concerné par les différents sujets abordés ici.

Bin oui, me revoilà... de passage, en vitesse, sans raison.

Le Hammam se porte bien, merci. J'y vais avec régularité, mais continuer à vous livrer mes impressions, mes attentes, mes échappatoires m'a paru (et me paraît encore) aussi inutile que de sourire à un enterrement. Ceux à qui cela réchauffe le cœur se comptent sur les doigt d'une main, la plupart ne le remarque même pas, concentrés sur leur douleur et sur les moyens de rendre celle-ci plus visible de tous (à supposer que d'être reconnu comme le plus malheureux puisse alléger le fardeau du « gagnant ») et un petit nombre s'en offusquerait presque, tant cela est « inconvenant ». Et pourtant...

Fermant donc les portes de mon intimité, rangeant au placard mon nez rouge et ma superbe blondeur, je rentre pour une fois dans le rang et ne vous parlerais que d'ici, de ce lieu d’échanges conçu et (auto ?)géré pour nous permettre d'amoindrir nos solitudes, nos angoisses.

Car de ne pas écrire ne m'a pas empêché de continuer à lire... à me projeter... à essayer de trouver les réponses à certains arguments pour obliger leurs auteurs à se re-pencher sur la question afin d'élargir leur vision d'un problème donné... à bouillir devant certains comportements... à saluer certaines audaces, certains traits de rigueur... et de constater.

Visiblement, comme ailleurs, la tendance ici semble être au BLING BLING !

BLING (l'éclat)

« Je part ! (mis à part quelque uns) z'êtes tous des cons qui comprenez rien à rien, exemples à l'appui. » Les billets d'humeur de cette teneur sont régulièrement à la une, avec leur cortège de « non, t'en vas pas, moi je t'aime » et autre « n'écoutes pas Machin, c'est un con, fais comme si il n'existait pas » ; leur auteur réapparaissant comme si de rien n'était généralement dans la semaine qui suit, pour continuer à vilipender les mêmes « Machin » ; voire à cracher dans la soupe. La moindre des politesse, me semble-t-il, est, lorsque l'on part en claquant la porte, de présenter des excuses, en revenant...

BLING BLING (la répétition)

2000 inscrits, dites-vous ? J'ai pourtant l'impression de n'en lire qu'une grosse dizaine. Récurrents. Toujours présents, le verbe haut, prêt à dégainer leur spécificité pour faire valoir l'universalité de leur vues, encore et encore... Envahissants. Tant au niveau des sujets, qui d'un mot dérapent vers LE sujet qui dérange : « doit-on avoir un certificat (délivré par la Halde) de barbakeur confirmé pour être animateur bénévole de Seronet ? » (perso, m'en tamponne le coquillard pour encore quelques réincarnations), que au niveau des arguments présentés, la redite semble la règle. Au point que la lecture de certains forum finit par ressembler à du Queneau. Dommage que les auteurs n'en n'aient pas le talent...

« nous ne voulons pas d'un monde ou le risque de mourir de faim s'échange contre la peur de mourir d'ennui. » G. Debors La politique du spectacle

Certes Seronet n'est pas que cela, certains s'efforcent d'y faire vivre un peu de quotidien, un sourire, un espoir. Certains y débarquent, puisent dans la joie d'un peut-être partage le courage d'un premier billet de blog. Puis le vacarme de quelques auto-proclamés reprend, avec le jeu des partisans, des coteries, du dernier mot (qui, comme chacun le sait, a raison).

Finalement, on est pas si mal, à moitié autiste, hein, Paat ?