Distraction romaine

Publié par Ferdy le 14.02.2010
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Ce devait être en hiver 1984/1985, Rome, j'y occupe un très bel appartement qui m'a été prêté, tout proche du ministère des finances et pas loin du musée des beaux-arts ; soit dans le centro storico ;  je dispose d'une vespa et m'amuse à parcourir toutes les collines et le centre de la ville avec la même fougue que les jeunes romains, l'audace routière en moins probablement, j'évoque là une époque déjà très ancienne, quand soudain il se met à neiger, Rome n'avait pas vu cet événement climatique depuis 1945 (?), plus rien ne marche, déjà que sans neige rien ne fonctionnait véritablement, les bus, les aéroports, les gares sont fermés ; je suis cloué au sol pour plusieurs jours, et c'est ainsi que je me retrouve chez mon ami J.-R.L., il est haïtien, sans papiers, et occupe un petit appartement dont une vitre a été cassée, le froid s'installe rapidement, pourquoi n'allons-nous pas "chez moi" ? , nous dormons dans cet inconfort, transis de froid, et cependant une nuit merveilleuse à ruminer sur la température mais aussi sur l'aubaine qu'elle représente, puisque je devais rentrer à Paris le lendemain, les jours enneigés se succèdent, piazza di Spagna sous la neige, comme les jardins de la villa Borghese, sous vingt centimètres de neige,  c'est somptueux ;

finalement (fin de l'épisode), je reprends mon single, un banal train de nuit où je peux dans ma cabine fumer mon splif, écouter mon balladeur, me faire servir un whisky et commander mon petit-déjeuner avant l'arrivée à Paris, (j'avais opté pour le train pour Rome, car les transports aériens n'offraient rien de ce confort essentiel), 

la neige est amusante quand elle tombe, mais peut parfois se révéler incongrue.