Domination de la langue anglaise....POUVOIR = SAVOIR

Publié par vincent58 le 07.08.2008
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La domination anglophone est présente aussi à Mexico, impossible d’avoir une traduction autre qu’anglais ou espagnol.

La présentation du programme Africa gay qui se faisait en français lors de la pré-conférence gay est un bon exemple de l’impossibilité de communiquer sur nos programmes francophone.

Devons nous nous plier à l’anglais ou résister ?

Que devons nous faire, nous, séropos francophone ? Etre soumis et attendre les traductions des sujets que l’on daignera nous offrir, ou avons-nous le devoir de nous lancer dans un nouveau combat, celui de nous mettre à l’anglais dès demain pour avoir le pouvoir sur l’information, pour avoir le pouvoir de venir exposer nos points de vue dans les conférences sur les sujets qui nous tiennent à cœur ? Pour avoir le pouvoir d’opposition ?

Si cela est essentiel pour vivre encore mieux notre séropositivité et avoir le pouvoir sur l’information afin de prendre notre santé en main, et bien peut être qu’au sein de nos associaions francophone,  il est temps de proposer la mise en place d’un programme d’apprentissage de l’anglais, cela nous permettra peut être demain de naviguer sur des sites anglophones, voir ce qui s’y  fait en matière d’actions innovantes, les adapter et les mettre en place chez nous.

Et chez vous au Quebec tout le monde parle couramment anglais ?

 

Commentaires

Portrait de Eliot

Salut Vincent,

nous nous sommes vus au kiosque d'AIDES, pas au Village Global, l'autre... Fréquence VIH... et nous avons brièvement parlé bareback... Je vens de lire tous tes commentaires sur Mexico et ça m'a replongé complètement dedans. Bravo. Pour la question du français, je le parle comme une vache espagnole (vraiment !) donc je me faisais comprendre un peu des Mexicains et je le comprends quand les propos ne sont pas trop universitaires, scientifiques, etc. Il y a un chercheur britannique qui m'avait bien fait rire à Toronto en me disant que lui-même ne comprenait pas la moitié de ce qui se disait dans certaines présentations.

Pour revenir à l'anglais et à l'obligation de se mettre à l'anglais pour communiquer ou comprendre ce qui se dit à ces conférences, j'avais été scandalisé qu'à Toronto où tu peux avoir des renseignements dans une quinzaine de langues pour prendre le métro, il y avait si peu de traductions simultanées en français. C'était d'autant plus insultant qu'il y a une armée de traducteurs au Canada, pays officiellement bilingue (français-anglais). On parle de la nécessité de publier les articles scientifiques en anglais, je peux comprendre, mais quand on réunit des gens qui viennent de partout sur la planète pour s'informer et échanger, on devrait au minimum prévoir traduire dans les langues officielles de l'ONU. De votre côté de l'Atlantique, vous continuez à trouver ça plutôt "ringard" la défense du français, de notre côté, c'est une question d'honneur et de respect de soi-même. Au lounge (salon des séropos) de Mexico, j'ai entendu deux militants français discuter entre eux dans un très mauvais anglais (il n'y avait pas d'anglos avec eux) pendant toute l'heure où j'y suis resté. C'était fascinant à regarder: deux petits colonisés qui parlent "pidgin" en croyant être "top" ou "in" ou branchés... Enfin, peu importe l'expression ou le sentiment que cela leur apportait, ils avaient l'air de deux abrutis. Parler et échanger sur le VIH-sida en français, c'est possible. On le fait au Québec avec les Journées québécoises VIH où les chercheurs francophones (Canada, France, etc.) présentent et discutent leurs recherches en français, même les diapos sont en français et tu sais qui organise cet événement ? Un anglophone de Montréal, le doc Wainberg, qui en a marre que tout se fasse en anglais et qui tient mordicus à ce que les Journées québécoises se tiennent en français. 

D'ailleurs, ce n'est pas qu'une question de français ou d'anglais. Le VIH ne parle pas ces deux langues, pas plus qu'il ne parle chinois, arabe ou farsi. C'est une question de santé publique universelle et quand on dit universel, cela veut dire communiquer dans le plus grand nombre de langues parlées sur la planète. Les séropos de partout dans le monde doivent-ils tous se mettre à l'anglais pour comprendre ce qui leur arrivent ? Absurde et colonisé ! Un petit coup de langue sur les bottes du cowboy Bush avec ça ? Non mais...  Ok, je me calme... et bon retour chez toi, au pays de mes ancêtres français.

Eliot