Hymne à Osmin

Publié par Osmin le 24.11.2009
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Osmin

l'amant qui ne fut pas un obstacle

qui ne me freina point

ne me détourna point

vers les haltes de l'amour

(oui, il exista bien)

Celui qui comprit qu'on me lançait bien loin,

au-delà de lui, quand il me traversait.

Le bienheureux qui m'approuva d'être ainsi lancé,

qui ne songea pas à me dérober,

à me garder caché et qui ne courut pas en avant

pour être toujours devant mes pas…

( Oui, soyez-en assurés, il exista bien et bel )

Le ( peut-être déjà ) délaissé à qui n'importait pas

de savoir combien de fois encore

je serais dardé vers la cible

par la main de mon créateur.

(oui ! il exista bel et bien et me fut en un autre temps

une aide des plus précieuses, l'énergie d'un désespoir )

Mais le désert devint or,

et Babylone contamina le sang.

mais on n'arrêta pas de compter les morts

et Babylone contempla les rangs

des hérauts livrés à leur sort.

Aucun chant sacré ne s'éleva pour laver ce sang impur

il était trop tard déjà pour écouter les tristes augures.

Ikabê

- Le Ménadier 2009 -
(A partir d'une paraphrase de "Testament" de R.M. Rilke)