"Il" m'a posivité

Publié par JIPETTE le 16.06.2012
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J’ASSUME MON INCONSCIENCE

 

De tout temps j’ai triché et joué avec le feu sans pour autant me brûler les ailes. Certes une fois j’y ai laissé quelques plumes et j’en subis à vie les conséquences. Mais j’assume. La vie vaut-elle d’être vécue sans prise de risques ? Le danger me motive, m’oblige à l’improvisation, à la réflexion et à la maîtrise de soi.

Commence alors un lancinant ballet autour de ma modeste personne. Les gig défilent comme l’hors d’un défilé de mode. Toutes les modes pour tous les goûts. Seul un type aryen se singularise. Négligemment, par inadvertance calculée, il coule avec délicatesse en ma direction. L’attaque me surprend : Un verre ? Pour vous ou pour moi ? Pour moi. Je rince, bébé. Je suis sur le c. Alors oui. Pareil pour monsieur. Et d’aligner un billet de 500 balles sur le marbre. J’ai le c. bouché. Tu couches le premier soir ? Plutôt la veille. Ok combien ? J’ai le c. fracassé. Traité comme un gigolo par un gigolo, mais où va-t-on ? Mais je ne suis pas ce que tu crois. Je sais, mais ça m’excite que tu le sois. Je lui réponds que je le fais gratos. Moue de réprobation. Petites confidences susurrées dans le creux de l’oreille, rires complices, mains baladeuses.  Siegfried, son prénom bidon, doit faire sa soirée et m’enjoint de vider mon verre et me kidnappe direction sa garçonnière place Quevedo. Après tout Proust fréquentait bien les bordels à garçons et était amateur de moelleuses madeleines duvetées et de sévères corrections zébrant ses deux tranches d’orange(cf. Jean-Louis Bory).

Nous pétaradons dans une Austin, sans âge, jusqu’à sa garçonnière qui porte bien son nom. Une pièce unique, un coin salle d’eau, un grand lit central circulaire, un David dans un angle, un Saint Sébastien plus langoureux que jamais, un buste d’esclave enchaîné, un dessin de Cocteau : Marcel Khill fumant de l’opïum de 1936, la belle année, à la fine biroute tarabiscotée et chapeautée. Seul la pointe du casque est visible, et une insolite Marilyn Monroe revue et corrigée par Andy Warhol.

Un discret éclairage me plonge dans une concupiscente langueur.  Siegfried est déjà en pagne et m’enjoins d’aller faire barboter mon petit canard. Je reviens avec mon slip Eminence, un peu trop ample, qui laisse tanguer mes valseuses. Tu n’as pas un compas dans l’œil biquet. Quel est ton menu préféré ? Suis pas sectaire. Bon je prends les choses en main. Le temps c’est du sonnant. L’athlète me bascule comme une crêpe et m’embroche sans plus de façon. Puis me retourne et assure les finitions. De l’artisanat d’art. Les professionnels ont pourtant la fausse réputation d’être des gagneurs stakhanovistes, Siegfried infirme la règle. Gentillet bisou.

Le tapin m’a séro positivé. Je ne lui en veux pas. Connaissait-il son état sérologique ?

 

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