J'AI VOULU MOURIR

Publié par langevin le 29.03.2013
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Un texte écrit dans la douleur en 1986 et remanié en 2013 et cela m'à encore fait pleuré. Je ne l'ai jamais montré à qui que ce soit, mais aujourd'huis je me sent sufisemment solide et fort pour le sortir enfin. Je l'ai accouché en réponse à ma psy qui me préconisait à l'époque de retourner vivre dans le même milieux avec les même personnes mais je le l'ai pas écouté et ne suis jamais retourné la voir. Par contre je me suis noyé dans le travail dans une autre ville avec d'autre "amis".

J’AI VOULU MOURIR

J’ai mal. Ma gorge me brule. Est-ce cela la mort, avoir mal à ne plus pouvoir parler. Et pourquoi parler quand on est mort ?

J’entends des bruits de pas…, des glissements…, des chocs…. Est-ce cela la mort ?

J’ouvre les yeux. De la lumière m’éblouie…. Je cligne des yeux…, la tête me tourne…. Enfin je distingue d’où vient la lueur qui m’éblouie, d’une fenêtre. Je suis dans une chambre blanche. Je ferme les yeux et je me met à pleurer. J’ai compris. Je suis à l’hôpital. J’ai raté mon suicide. De toute façon j’ai tout raté dans ma jeune vie. Pourquoi s’étonner alors que je rate ça aussi. Pourtant j’avais tout fait pour réussir à disparaitre, pour ne plus souffrir et ne plus faire souffrir les miens, cette famille bcbg ayant pignon sur rue dans ma ville de naissance, cette famille qui m’a obligé (oh pas eux, mais par ma propre décision)  de m’éloigner d’eux pour ne pas salir la réputation familiale. Un PD ! C’est acceptable chez les autres, mais chez soi c’est impensable, c’est incompréhensible, c’est une tare, une honte. Comment continuer à aller à la messe le dimanche si cela se savait. Pourtant j’avais bien tout prévus. J’étais sur la région Parisienne, loin des miens. Je n’ai rien dit à personne. De très bonne heure je me suis enfoncé dans les hautes herbes d’une ligne de chemin de fer désaffecté depuis longtemps. Je n’étais visible de personne. C’était une matinée d’été comme je les aime. Une belle journée pour mourir. Je me suis allongé sur le sol herbeux entre les rails rouillé et en partie disparus, avalé par la nature qui avait reprit possession des lieux. Je regardais le ciel azuré en avalant un par un les barbituriques que j’avais emmené. Je me rappelle que je pleurais malgré tout. J’avais mal, mon âme avait mal et je voulais arrêter ce supplice. Pourtant j’ai toujours aimé la vie. Mais là j’en pouvais plus. Je voulais que cela cesse. Je pleurais et je sentais ma vie me quitter doucement. Je me sentais partir… un calme m’envahi et je fermais mes paupières humides d’eau salé qui me coulait sur les joues….

-Alors réveillé ?  Pourquoi ta fais ça ? Qu’est ce qui ta pris ? T’a pensé à nous ? À la famille ?

Je sursaute et rouvre les yeux. Mon frère ainé est à coté de moi. Que fait-il ici ? Une infirmière entre et lui dit que j’aurais des difficultés à parler durant les jours à venir, ils ont dû me faire un lavage d’estomac. Les salops, ils n’y ont pas été de mains mortes, j’ai la gorge en feu. De toute façon ça m’arrange. Quoi leur dire ? Mon frère continu son monologue de reproches.

-          Papa m’a envoyé te chercher pour te ramener à la maison. Ca me fait chier, tu me fais chier, tu nous emmerde tous avec tes conneries. Je vais devoir faire 500km plus le retour pour t’emmener en Vendée. Le père me l’a ordonné, alors……

J’ai refermé les yeux. Je ne l’écoute plus. De toute façon il n’y a rien à dire. Quoi leur dire ?

S’ils savaient pourquoi j’ai fait ça, j’entends déjà leurs commentaires : C’est bien fait pour toi, tu l’as cherché comme tout les PD, ne t’étonne pas ça te pendait au nez…. Pourtant j’ai rien fait de mal.

Mes larmes recoulent de nouveaux. Je repense à la veille de mon départ volontaire. Une nausée me submerge, je me penche sur le coté et vomi par terre. Ça me brule. Je tremble de tout mon corps et je pleure de plus belles. Une infirmière arrive et me regarde en me caressant la tête. Je me cache sous les draps je panique à l’idée qu’elle ait compris. Je sanglote de nouveaux. Je ne pensais pas que l’on pouvait pleurer autant. J’ai honte, si honte, tellement honte que je préfère mourir. Je veux oublier. Pourtant ce soir là tout avait bien commencé, j’étais chez ma logeuse et son fils était venu parler comme il le faisait de temps en temps. Puis ce moment qui vire au cauchemar. Moi minet de 58 kg et lui gros porc de 90 kg. Il me pousse brutalement sur le lit et me retourne, me colle la tête dans l’oreiller. Je sens ses mains qui arrachent mon short d’été et mon slip. Je sens, je sais ce qui va m’arriver. Je ne veux pas et j’ai peur. Je cherche à me débattre à ruer. Je sens que cela l’excite encore plus. Je sens son poids m’écraser. Je suffoque. Ses genoux écartent mes jambes, je sens son sexe durci contre mon sphincter. Je ne veux pas avoir mal, je sais ce que c’est que d’avoir mal, de sentir cette brulure, cette déchirure nous pénétrer. J’ai si honte mais je me détend et offre mon cul à ce porc. Je ne peux m’empêcher de hurler de douleur lorsque d’un coup de reins son sexe me déchire les entrailles. Sa main gauche me maintiens la tête dans l’oreiller pour étouffer mes cris et sa main droite passe sous mon ventre et relève mon bassin pour pouvoir me pénétrer plus profondément. J’ai mal, je sanglote dans l’oreiller. Je sens son souffle fétide dans mon cou. Des haut de cœur me saisi, une nausée monte en moi. Je pense que je suis une pute de me détendre comme ca. J’ai trop honte. Enfin il éjacule. Je l’entends me dire de ne rien dire à personne et de toute façon que je ne suis qu’une pute de pédale, qu’un vide couille et qu’une bite de plus ou de moins ne changera rien pour moi.  Il part. je me lève et titube jusqu’à la salle de bain. Je me glisse sous la douche et me lave, me lave encore et toujours. Quand j’émerge de ma torpeur je suis accroupi sous la douche et l’eau est glaciale ou c’est moi qui suis devenu froid d’émotions. J’en ai marre, c’est décidé je veux mourir. Je ne veux plus me faire violer. C’est la troisième fois. Mais celle là ce sera la dernière…..

 

L.D ( 1986- remanié en 2013 )

Commentaires

Portrait de Piicsou

Ton écrit est touchant... tellement bien écrit qu'en le lisant il déclenche les émotions chez le lecteur... cet épisode de viol est dur à lire et je n'ose imaginer l'horreur de cet instant... j'espère que la vie lui a fait payer à cet enfoiré puisque la justice ne punit jamais à la hauteur de l'acte! 

Tu es courageux de dévoiler ce texte à tous car il n'est pas facile d'en parler même de manière anonyme car cela fait remémorer des choses que l'on préfère oublier...

Je t'embrasse et continue à écrire tu as un donKiss

Portrait de CAROLE

j'espère que publier ce texte t'aide vraiment, je l'ai lu avec beaucoup d'émotions, ce témoignage est poignant

je suis tellement désolée de toute cette merde qui parfois colle à la peau, c'est tellement plus simple d'aimer l'autre que de lui faire mal.

Je t'embrasse fort, Caro

Portrait de lounaa

Dur j'espère que ce gros porc c'est fait descendre , il le mériterai ...

Je n'aime pas juger mais la c'est juste écoeurant , il ta condamner à mort ce salaud la preuve tu as voulu mourir ...

J'espère que tu as réussit à te relever de cela , sa fait mal de lire sa , ton frére pas trés compréhensif je suis désolé pour toi ...

Namasté ...

Portrait de flamme

Je suis très touchée par ce texte et je voudrais te dire tout mon respect ...J'espère que, depuis, la Vie t'a offert la douceur , l'amour et le respect que tu mérites et que bientôt nous aurons le plaisir de lire le récit de ta ''reconstruction''.

Chaleureusement

Flamme

Portrait de langevin

je ne sais pas quoi dire.  Publier ce texte m'a permis de mettre enfin des mots sur une douleur lancinante que mes enfants ne comprennaient pas et que je ne pouvais pas lors en parler. Depuis qu'ils ont lu ce texte ici , cela nous a rapproché.

 

Merci.

 

L.D 

Portrait de lounaa

C' est super , tu as beaucoup de courage et tu écrit si bien que l'on sent ce que tu as traverser...Cool