Je n'aime pas le mois de Février

Je n'aime pas le mois de février. Le plus souvent, il y fait froid ou bien, comme aujourd'hui, il pleut. Avec ses vingt-huit jours, il paraît mesquin. Et cependant, il paraît interminable. Aucune fête ne vient le distraire. Ne nous laissons pas égarer par la St-Valentin qui est une opération de fleuristes assez vile.

Février, dans nos contrées, trimballe avec lui ses charriots d'épidémies saisonnières, pulmonaires, grippales, gastro, voire pourquoi pas dépressives. On s'y ennuie. Les programmes tv sont plus mauvais que d'habitude, même au cinéma, les sorties ne promettent rien de bien réjouissant.

Issu du bas latin febrarius "mois des purifications", il aurait un lien avec la fièvre que ça n'étonnerait pas. Même les arbres ont cet air accablé. Il a donné son nom à ces congés stupides qui consistent à partir vers des stations de ski pour s'y casser une jambe, les vacances de février, tu parles d'un cadeau.

Même les oiseaux, près de chez moi, ont le plumage triste et la voix enrouée. 

Ce deuxième mois de l'année n'a rien pour séduire. Il incarne à lui seul tous les inconvénients de l'hiver, dans la lassitude ou l'exaspération d'une saison qui s'achève le 20 mars, sans regret.

Le mois du repli, de la soustraction mais assorti d'une note de chauffage qui ne cesse, elle, de grimper.

Les fruits et légumes ont cette allure fade (endives, choux, navets, poires et pommes) qui nous conduiraient vers des produits d'importation peu respectueux de nos contraintes budgétaires ou de nos grands principes fondamentaux (la cerise du Chili, l'ananas ou la mangue, etc.) ; on pourra toujours se rabattre sur les huîtres, les oursins et les moules, mais quand même, à la longue, c'est lassant, surtout quand on n'apprécie pas les coquillages ni les crustacés ;

Et puis, il y aurait encore ceci, en période naturellement ensoleillée, l'homme ou la femme s'habille plus ou moins convenablement, ici on se couvre, on se protège, on fait rempart contre le fléau de la pluie et du froid, la peau est maltraitée, on comprend le taux exceptionnel de suicides en Scandinavie, on est moche, terne et désespéré, et ça se voit !

Faudra-t-il abolir ce foutu mois de février ? le soustraire de nos agendas ? pétitionner sur facebook afon d'en finir avec ces malheureux 28 jours qui, parfois, nous dépriment ?

bonne journée, surtout si vous avez la chance d'apercevoir le soleil aujourd'hui, où que vous soyez,

F.