La catastrophe est imminente

Publié par Ferdy le 01.06.2011
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Pour une fois que le Printemps nouveau avait été salué partout dans l'hexagone, en raison d'un ensoleillement exceptionnel et de températures anormalement élevées pour la saison, les effets secondaires ne se firent pas attendre. La sécheresse, évidemment, menace de nombreux départements et la viande de boeuf va finir par coûter plus cher que les quelques tonnes de foin nécessaires à sa production.

Déjà, ça sentait le roussi.

Dans la foulée, l'OMS admet dans une crudité langagière assez rare, que nos téléphones portables seraient potentiellement cancérogènes. Ainsi que nos réseaux Wifi. Classé au niveau 2B (ce qui ne m'avance guère), le portable n'aurait rien d'anodin dans une utilisation régulière. Avec 60 millions d'abonnés en France, les groupes de téléphonie mobile se trouveront bientôt dans la tourmente du Médiator puissance 10. Ajoutons à cela un peu de panique légumière, et l'Espagne aura raison de se plaindre de voir ses concombres innocents boudés par la ménagère. Et si, en plus, on ne pouvait plus faire confiance aux légumes, où allons-nous ?

Donc, privé de concombre et ignorant les appels surgis du portable, je me sens en sursis. Un gaspacho insipide, une viande malingre, bradée dans les abattoirs, menacé par les ondes flottantes du wifi qui parcourent mon logement, j'hésite entre le cancer cérébral, la mort brutale due à des crudités d'importation et la déshydratation. Le tout cumulé ferait de moi un séropositif en pleine santé. S'il n'y avait ces foutus déremboursements, ces franchises, cette précarité insomniaque. 

Toute cette information anxiogène aurait de quoi nous rassurer. Depuis combien de temps ne me suis-je pas tapé un concombre ? La dernière fois, c'était en hiver 1976, en pleine sécheresse. J'ai abandonné le portable depuis une facture impayée. La viande bovine, en général, m'intéresse peu. Je lui préfère, le plus souvent, le tofu artisanal, les crevettes sauvages, les nouilles de riz. A moins de considérer que chaque ingrédient serait susceptible de me contaminer, je me sens assez éloigné de ces préoccupations.

Pour mes prochaines vacances, j'ai pensé à la Station Spatiale Internationale (ISS), il n'y a pas d'eau, pas de foin, pas de vache, pas de cucurbitacée, reste le problème du Wifi (enfin, à cette distance...), enfin, il ne risque pas de pleuvoir là-haut.