les lointains sont par trop loins

Publié par filigrane le 14.06.2009
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Hier soir, Blaise Cendrars, la prose du transsibérien, à la maison de la poésie : magnifique 

"Dis, Blaise, sommes-nous bien loin de Montmartre?"

 

Non mais... fiche-moi la paix... laisse-moi tranquille

Tu as les hanches angulaires

Ton ventre est aigre et tu as la chaude-pisse

C'est tout ce que Paris a mis dans ton giron

C'est aussi un peu d'âme... car tu es malheureuse

J'ai pitié j'ai pitié viens vers moi sur mon cœur

Les roues sont les moulins à vent d'un pays de Cocagne

Et les moulins à vent sont les béquilles qu'un mendiant fait tournoyer

Nous sommes les culs-de-jatte de l'espace

Nous roulons sur nos quatre plaies

On nous a rogné les ailes

Les ailes de nos sept péchés

Et tous les trains sont les bilboquets du diable

Basse-cour

Le monde moderne

La vitesse n'y peut mais

Le monde moderne

Les lointains sont par trop loin

Et au bout du voyage c'est terrible d'être un homme avec une femme...

 

"Blaise, dis, sommes nous bien loin de Montmartre"

 

J'ai pitié, j'ai pitié, viens vers moi je vais te conter une histoire

Viens dans mon lit

Viens sur mon cœur

Je vais te conter une histoire... 

Et puis aujourd'hui, rupture amoureuse. Je suis un peu sonné. Mais la vie continue

La fin du poème de Cendrars : 

Ce soir un grand amour me tourmente

Et malgré moi je pense à la petite Jehanne de France.

C'est par un soir de tristesse que j'ai écrit ce poème en son honneur

Jeanne

La petite prostituée

Je suis triste je suis triste

J'irai au Lapin Agile me ressouvenir de ma jeunesse perdue

Et boire des petits verres

Puis je rentrerai seul