MES TURQUERIES VOLTAIRIENNES

Publié par JIPETTE le 09.05.2013
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Reportage rétro.

Paris. Place Voltaire. Années 80.


          Chéreau vient de réaliser L’homme blessé. Le cœur des vierges est scandalisé.

          Moi pas, vu que les faits rapportés relèvent de mon vécu en gare Saint Lazare.

                               L’horizon s’est obscurcit. Un cancer gay rôde.

                  Je poursuis néanmoins mes maraudes, à la quête de chiens et loups.

 

Le sauna Continental Opéra ne désemplit pas. Plus loin à l’IDM itou. Le Conti, un univers en soi, est tout terrain. L’IDM pour body buildés qui poursuivent leurs gymnastiques à l’horizontale. Un poil narcissique, ils squattent toutes les cabines avec miroir. A la fermeture les miroirs sont opaques et dégoulinants.

Je tombe par le plus grand des hasards sur : Les bains Voltaire sur la place du même nom dans la capitale. Un panneau défraîchi annonce tout simplement Bains turcs. TB suis crados. Je rentre dans une cour intérieure. Niché dans l’ombre une porte avec une loupiote rouge. Ambiance prometteuse que cette loupiotte. Je pousse le portillon grinçant et me voilà projeté dans les années trente.

Vaste verrière au fer forgé rouillé, des sceaux sur le sol vu les gouttières. Un vilain moustachu me libère de 100 balles et me donne un pagne crasseux. Direction vestiaire. Un maghrébin se tortille pour enlever discrètement son caleçon long s’emmêlant avec son pagne. J’ouvre mon casier et m’assied pour m’enlever les pompes. Je mate ostensiblement le strip teaser. Qui rougit et s’excuse. Je peux vous aider ? Un non effrayé parcourt tout son corps. Je respecte sa pudicité. Perso je me dessape et m’exhib en totale impudicité. Le mec craque et trique comme une bête. Clin d’œil de politesse à la bête en rut et tout en dandinant du croupion je vais faire la dinde à la vapeur. Un monde pas possible. Assis. Debout. Les uns sur les autres. Les yeux au plafond. Les yeux au sol. Que peuvent-ils mater dans ce smog londonien ? Je m’aventure à petits pas sur le carrelage dérapant à tout instant, m’agrippant à un bras, une cuisse. Un truc quelconque. Je me cogne contre une grosse poignée. Je tente d’ouvrir la porte et baisse la chose. Aïe ! Oh pardon. Si ni fait rien moussié. Je me tourne et stationne devant ce très poli jeune maghrébin à la moustache naissante mais aux gâteries adultes. La foule s’agrège autour de nous.

Je suis bien obligé de me coller à mon interlocuteur. Pardon. Y fé chaud eh moussié. J’y vais me reposer dans une cabine. Tiens il va me servir de guide car je ne connais pas la maison. Nous montons trois étages. Arrivés à destination, que des bronzés au seuil de chaque cabine. Certains ont le pagne entre ouvert et laissent deviner de généreux et appétissants tubercules aux boules garnies de suc laiteux et tiédasse. Mon guide rentre dans l’une, et laisse la porte entrebâillée. Je patiente quelques minutes puis je rentre. Oh ! Fis je surpris, je vous dérange je croyais cette cabine inoccupée. Non moussié mais vous reste avec moi je peux faire place pour vous. Merci vous êtes très gentil. Je partage donc sa couche. Jean-Pierre, moi j’y suis Mohamed. Un de plus. Il est blotti au fond de la couchette, je m’installe donc de tout mon long sur la paillasse. Il se lève (zut il déménage) J’y peux fermer la porte à clef y a des courants d’air. Certes, faites mon brave. Me voilà claquemuré. Il pousse la couchette contre la porte pour être certain de son inviolabilité.

Changement de registre. De douceur il devient rigueur et d’une ardeur à faire pâlir un régiment de sénégalais. En deux temps et trois mouvements je suis retourné, culbuté, empalé, aspergé. Il s’écrie Allah tu es grand et puis s’éclipse au pas de course. Ce manège n’a pas échappé aux lascars affamés qui traînent dans le couloir. J’ai droit à tous les prénoms arabes : Mouloud, Chérif, Wallid, Medhi, à toutes les générations, à tous les styles du pépère au tatoué et à tous les formats.

J’en vois 36 chandelles et la 37ème fut un candélabre. Quel pieux mes aïeux. Un point commun : préliminaires les plus brefs, toc-toc pas le temps de dire : Entrez, qu’il est déjà ressorti. Que voilà du pistonnage empressé. Mirci moussié. De rien. Que dire d’autre. Je m’arrête au bar et commande un thé à la menthe. Un Mohamed IIème m’entreprend. Mais je suis dosé pour être plus précis très arrosé, je clapote dans une mare aqueuse. Je vous laisse imaginer. Je lui demande s’il couche. Il me dit affolé : Ah non. Dommage j’aurai bien visité ta lune. Il me dévisage ébahi. Je crains qu’il n’ait pas percuté. Je me penche et lui serine gentiment dans le creux de l’oreille : Je te la mets dedans ? Le pauvret est horrifié et se carapate le feu aux fesses. Le barman, un jouvenceau tout frisotté, se gondole. Tu lui as dit quoi ? Que sa lune m’intéressait. Intéressant. Tu ne veux pas alunir chez moi par hasard ? Sa croupe est des plus goûteuses mais je suis H.S. Tes potes m’ont nettoyé. Pas grave, je ferai le ménage la prochaine fois que tu viendras. Choukran.

Avec plaisir beau moussié. Consciencieux j’ai fait les trois étages méthodiquement. J’étais le seul gaulois j’avais donc un très grand succès et mes habitués. J’avais droit à mes pâtisseries orientales et mon thé menthe gratoche. Mon favori était Kader. Un adorable bout de choux, attentionné, gentillet à souhait qui passait des heures à me raconter sa vie et qui œuvrait en douceur et profondeur. Chevelure broussailleuse, coquin minois, prunelles canailles, sourire enjôleur.  Une toute petite chose très ardente au travail. Du fignolage avec ses menues mains d’artisan-artiste. Pas comme ces brutes de compatriotes. Ah nostalgie quand tu nous tiens. Chaque fois je l’aimais pour la vie. Mais il était marié, père de jumeaux et d’une fillette. Mais au fait, les maghrébins ne sont-ils pas polygames ? Il m’a dit oui, mais pas avec les garçons. Le Coran l’interdit. Si le Coran l’interdit alors. Kader doit avoir une lecture élastique du Saint Livre.

                                                                                                   Reporter : JipetteLaughing

                                                                                   …qui a payé de sa personne

 

Commentaires

Portrait de lounaa

Tu as pas dit sur un autre blog que ils sont coincer de la rondelle les turcs ?

ptain j'aurai tout lu sur ce site ah ha ah ah ah ...

Portrait de JIPETTE

tu sais Pépé Jipette y raaaddooottte

alors cé fort possible

doit y avoir quelques aménagements tout de même j'ai de l'honnneteté (un peu quoça)

ptain con tu me laisses rien passer

bises Soledad

.en fait c etait un text pour savoir si tu me lisais avec autant d'acuité.

Portrait de lounaa

Hé ouais il m'arrive de découvrir après coup, mais je te suis à la trace dans les étoiles ...

Bon week end à nous kiss jipette...