Mon heure de blog

Publié par Ferdy le 16.02.2010
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Je vous avais épargné de bulletin météo, jusque-là, or soit manque d'énergie, soit réellement englué par la triste couleur du ciel, combinée à un manque flagrant de réactivité ce matin, j'éprouve le besoin de révéler combien cette grisaille m'affecte ; le paysage paraît avoir opté pour la mélancolie la plus terne, même les pins parasols, habituellement si prompts à dégager, par leur allure conquérante une quiétude éternelle, s'offrent au ciel dans une forme de résignation morose, le léger vent qui les balaie, les décoiffe sans beauté, leurs branches s'agitent comme sous l'effet d'une tristesse livide, et je serais bien en peine d'imaginer que ce sont dans ces mêmes branches que viennent striduler tout l'été ces cigales venues en nombre afin d'interpréter leur mélodie du bonheur, même les chats, si curieux en général boudent cette matinée dans les jardins, ce n'est pas qu'il y fait froid, les températures auraient eu tendance à remonter, alors j'ai dans l'idée que la planète, vue d'ici, déprime grave ; 

j'ai pourtant vécu dans des villes en europe très peu réputées pour leur ensoleillement : paris, genève, londres m'avaient habitué à la grisaille, à la pluie quotidienne, et à des températures hivernales, comment, par quelle modification de mes sens, en suis-je venu à considérer toute cette banalité saisonnière comme un facteur aggravant de ma perception? en quoi cela me touche-t-il ? (je ricane à chaque fois que j'ai l'occasion de lire sur un site immobilier une location quelconque qualifiée "d'ensoleillée", publicité mensongère que rien ni personne ne saurait garantir); le climat n'en fait qu'à sa tête, nous subissons, paraît-il, une entrée d'air froid venu de l'étranger, car bizarrement, le froid, ni le chaud ne se produit sur le territoire national, nous sommes inexorablement soumis aux caprices de nos voisins européens qui déversent sur notre joli petit pays des masses d'air froid, en hiver, ou trop de chaleur en été, résultat, on consomme plus d'énergie pour se réchauffer en cette saison, et plus encore pour se rafraîchir en une autre ; le système climatique se fiche pas mal des frontières et aucun rempart ne paraît envisageable, en raison de la liberté qu'il s'octroie, sans aucun respect des flux migratoires pourtant en vigueur dans la zone euro, shlengen et consort, mais je puis vous assurer que vivre dans le sud de la france pour assister à ce spectacle désolant anéantit en moi toute espèce de vélléité au lyrisme provençal, nous y sommes moins bien préparés qu'ailleurs, l'architecture n'y est pas adaptée (je regardais l'autre jour, la grande fontaine dite de la rotonde, en bas du cours mirabeau, l'eau bien sûr n'y coûlait plus, mais chaque sculpture était recouverte d'une épaisse couche de glace tout à fait incongrue, quelques touristes mitraillaient avec leurs portables ou appareils numériques cette folie de la nature);

j'avais promis un billet météo, hélas, il s'achève sans signe tangible de quelque amélioration que ce soit, et je resterai donc confiné dans mon gourbi au moins jusqu'à demain, j'ai une envie de choucroute irrépressible et de retourner bientôt sous la couette, en attendant le printemps...

Commentaires

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