NOMBRE DE DÉCÈS RÉEL DU AU COVID-19 EN FRANCE

Publié par mohican le 25.04.2020
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Covid-19 : ce que nous apprennent les chiffres de la surmortalité en France   Arnaud Focraud Il y a 9 heures Les données de l'Insee sur le niveau global de la mortalité en France apportent de précieux renseignements pour comprendre l'impact de l'épidémie de Covid-19, dont le bilan aujourd'hui reste probablement sous-estimé. Explications.© AFP

Les données de l'Insee sur le niveau global de la mortalité en France apportent de précieux renseignements pour comprendre l'impact de l'épidémie de Covid-19, dont le bilan…

Les données de l'Insee sur le niveau global de la mortalité en France apportent de précieux renseignements pour comprendre l'impact de l'épidémie de Covid-19, dont le bilan aujourd'hui reste probablement sous-estimé. Explications.

Il y a le bilan de l'épidémie communiqué chaque jour par les autorités. Et il y a, avec un léger décalage, le bilan de la mortalité globale en France mesurée par l'Insee à partir des données envoyées par l'ensemble des communes du pays. Si les chiffres de l'Institut national de la statistique couvrent toutes les causes de décès et ne peuvent donc s'attarder sur une maladie en particulier, comme le Covid-19, ils fournissent tout de même un éclairage important sur la pandémie en cours. La raison est simple : en étant exhaustive, l'Insee (qui fait ce travail depuis 1946) permet d'observer ce qui est exceptionnel, ici la période de surmortalité liée à la propagation du virus.

Le JDD s'est plongé dans les dernières données rendues publiques vendredi, arrêtées au lundi 13 avril (le délai légal de transmission des informations à l'Insee est d'une semaine). Elles montrent indirectement en quoi la mortalité "officielle" du Covid-19 est probablement sous-estimée. 

 La mortalité en hausse de 25% sur un an 

Ce n'est pas vraiment un scoop mais c'est la trace la plus concrète qu'il y a dans le pays une surmortalité provoquée par le Covid-19 : sur la France entière, le nombre de décès totaux intervenus cette année est nettement supérieur à la normale. Du 1er mars au 13 avril, selon les dernières données publiées, 93.839 décès ont été enregistrés, en hausse de 24,95% par rapport à la même période en 2019 (75.100 morts) et 12,91% par rapport à 2018 (83.108). 

Cet excédent de 10.000 à 18.000 personnes selon l'année de comparaison se retrouve quasiment dans le bilan du nombre de morts du Covid-19, qui était de 14.967 au 13 avril. Mais l'Insee précise que ces chiffres pour l'année 2020 restent provisoires et qu'ils sont régulièrement révisés - comprenez : à la hausse -, en fonction des données qui lui sont remontées. D'ores et déjà, le mois de mars apparaît comme le plus mortel depuis 1965, avec 60.400 décès enregistrés : c'est 8.000 de plus qu'en mars 2019.

 Nombre de morts par jour en France du 1er mars au 13 avril 2020, comparé aux deux années précédentes. (Insee)© Arnaud Focraud (Insee) Nombre de morts par jour en France du 1er mars au 13 avril 2020, comparé aux deux années précédentes. (Insee)

Cette surmortalité s'est accentuée pour atteindre un maximum début avril, ce qui correspond aussi au pic de mortalité de l'épidémie. Le nombre moyen de décès par jour a ainsi atteint 2.610 du 1er au 6 avril, contre 1.676 en 2019, soit une augmentation de 55,7%.

Cet écart est même estimé à 61% dans le dernier bulletin de Santé Publique France publié jeudi, contre 36% la semaine précédente et 17% celle d'avant… L'agence nationale de santé, à la différence de l'Insee, ne s'appuie pour ces chiffres que sur un échantillon de 3.000 communes (représentant 77% de la mortalité nationale). Elle illustre cet excédent de mortalité dans le graphique ci-dessous, avec la courbe annuelle (en noir) qui décolle et s'éloigne de la mortalité "attendue" à cette période de l'année (en rose), habituellement en baisse au sortir de l'hiver.

   Evolution de la mortalité toutes causes confondues en France (Santé Publique France)© Arnaud Focraud (Santé Publique France) Evolution de la mortalité toutes causes confondues en France (Santé Publique France)La carte de la surmortalité recoupe bien celle des victimes du Covid-19 

A y regarder de plus près pourtant, la surmortalité de 2020 ne touche pas le pays de la même façon. Au contraire : elle est inexistante à certains endroits et intense dans les territoires les plus touchés par la pandémie, l'Ile-de-France et l'Est. Une illustration de plus que cet excédent est étroitement corrélé aux décès du Covid-19. La carte départementale de l'Insee le montre bien. 

Évolution des décès cumulés du 1er mars au 13 avril 2020 rapportés aux décès cumulés du 1er mars au 13 avril 2019 par département (Insee)© Arnaud Focraud (Insee) Évolution des décès cumulés du 1er mars au 13 avril 2020 rapportés aux décès cumulés du 1er mars au 13 avril 2019 par département (Insee)

Entre le 1er mars et le 13 avril 2020, 23 départements sur 101 ont en fait connu moins de décès par rapport à l'an dernier à la même période. Cela concerne surtout le quart sud-Ouest de la France, qui est aussi celui relativement épargné par le Covid-19. Au 13 avril, les régions Nouvelle-Aquitaine et Occitanie n'enregistraient en effet "que" 442 des quelque 9.588 décès survenus en milieu hospitalier.  

A l'inverse, le Haut-Rhin, foyer de l'épidémie, enregistre une hausse de 144% du nombre de morts sur cette période, avec un excédent d'un millier de morts entre les deux années. Avec lui, 13 autres départements - parmi lesquels les 8 départements franciliens - observent une hausse de plus de 50% des décès. A l'échelle régionale, la carte de la surmortalité de l'Insee épouse d'ailleurs celle des décès à l'hôpital mise à jour quotidiennement par le gouvernement.

 A gauche, la carte de l'évolution de la mortalité en France par rapport à 2019. A droite, le nombre de décès du Covid-19 à l'hôpital au 13 avril dernier. (Insee/Gouvernement)© Arnaud Focraud (Insee/Gouvernement) A gauche, la carte de l'évolution de la mortalité en France par rapport à 2019. A droite, le nombre de décès du Covid-19 à l'hôpital au 13 avril dernier. (Insee/Gouvernement)

Au-delà de l'aspect géographique, d'autres critères montrent que les victimes contribuant à cette surmortalité ont le même profil que celles du Covid-19. Les données de l'Insee montrent par exemple que cet excédent de mortalité concerne plutôt les hommes (+26,7% du 1er mars au 13 avril par rapport aux décès masculines enregistrées sur cette période en 2019) que les femmes (+23,5%). Ce qui se vérifie dans la mortalité du Covid-19. Le nombre de personnes décédées en réanimation était à 72% des hommes, indique ainsi Santé Publique France. 

 Evolution de la mortalité en France par sexe et par âge. (Insee)© Arnaud Focraud (Insee) Evolution de la mortalité en France par sexe et par âge. (Insee)

Par ailleurs, 87% des décès toutes causes confondues concernent au 6 avril des personnes âgées de plus de 65 ans, soit quasiment le même niveau que la part constatée pour cette population dans les décès à l'hôpital (89% selon Santé Publique France). "Avant 65 ans, la mortalité est très proche en 2019 et 2020", note l'Insee.

Pourquoi la mortalité du Covid-19 est sans doute plus élevée que les chiffres officiels  

Bien qu'englobant l'ensemble des causes de mortalité, les chiffres de l'Insee révèlent en creux que la mortalité liée à la seule épidémie actuelle est en fait plus forte que les bilans officiels des autorités. Cette sous-estimation de la mortalité due au Covid-19 est en fait assez logique puisque celle-ci comptabilise les données hospitalières, les plus réactives pour suivre l'évolution de la crise sanitaire, et désormais celles venues des Ehpad.

Mais ces deux catégories - les hôpitaux et les établissements pour personnes âgées - ne représentent que 66% de la mortalité recensée par l'Insee entre le 1er mars et le 13 avril. Pour le reste, un quart des décès (24%) a eu lieu à domicile, tandis que les 10% de cas restants représentent des décès survenus dans un autre lieu ou dans un lieu non renseigné sur le bulletin de décès.  

Or, précise l'Insee, cette répartition des décès en fonction du lieu est restée globalement identique pendant la vague épidémique par rapport à celle observée les années précédentes, avec un peu moins de décès à l'hôpital (51% contre 53% en 2019) et un peu plus en maisons de retraites (15% contre 13%). Si un excès de décès a été enregistré dans les maisons de retraites - +50% par rapport à 2019 -, les décès à domicile ont suivi la moyenne nationale (+25%). 

Évolution des décès cumulés du 1er au 13 avril 2020 rapportés aux décès cumulés du 1er au 13 avril 2019 par lieu de décès (Insee)© Arnaud Focraud (Insee) Évolution des décès cumulés du 1er au 13 avril 2020 rapportés aux décès cumulés du 1er au 13 avril 2019 par lieu de décès (Insee)

Cela laisserait à penser que des décès du Covid-19 sont intervenus à domicile ou ailleurs dans les mêmes proportions que les autres catégories… Et qu'ils ne sont pour l'heure pas comptabilisés. Le bilan réel du nombre de morts de cette maladie serait ainsi en réalité plus lourd que le décompte officiel - 21.856, selon celui communiqué jeudi soir -, d'au moins 50% si l'on s'en tient à cette seule répartition des décès. Mais ce bilan définitif ne sera connu que plus tard, sans doute pas avant un an. Il faut en effet attendre que l'ensemble de ces données soit traité par le centre spécialisé de l'Inserm, l'Institut national de la santé, le seul qui dispose à la fois du nombre précis de décès remontés par les communes et de la cause de la mort qui est renseignée sur les certificats médicaux protégés par le secret médical.

Commentaires

Portrait de ouhlala

Ces estimations qui circulent depuis un moment, ne sont pas sans intérêt pour estimer le nombre réel de décès, compte tenu du faible nombre de dépistages réalisés en France et donc du fait que des décès survenus ne sont pas attribués au covid-19 alors qu'ils devraient l'être .

Ce pendant ces chiffres doivent être pris avec beaucoup de prudence, et on pourraît considérer que cette surmortalité calculée est sous-estimée car nulle part je ne vois pris en compte (ou du moins soulignées) :

- la baisse des accidents de la route (significative mais relativement négligeable sur une durée de confinement encore asez courte)

- la baisse des accidents du travail (idem)

- la baisse des accidents cardiaques et décès liés à des exacerbations de BPCO, ou asthmatiques sévères, dans un contexte de diminution de la pollution atmosphérique globale, on sait que chaque pic de pollution entraîne une surmortalité dignificative avec un nombre de décès suppémentaire non négligeable à chaque pic de pollution. D'ailleurs, les autorités sanitaires déplorent une baisse importante des admissions en urgence pour accidents cardio-vasculaires notemment en l'imputant au report du recours aux soins en période d'épidémie, voire à la peur d'encombrer ou de fréquenter les urgences hospitaliéres (comme si en cas d'infarctus, une personne sur trois préférait gérer ça dans son coin, je n'y crois pas même si c'est sûrement en partie vrai pour les événements bénins ou le suivi des personnes à risque déjà pris en charge)

- une épidémie de grippe saisonnière moins virulente que l'année dernière (au 3 mars 55 morts liés directement conntre 117 l'année précedente, et 8.100 morts en 2018-2019 sur toute la saison en tenant compte des décès liés aux complications (vardio-vasculaires etc.)

Ces variables peuvent laisser penser que la mortalité hors coronavirus serait déjà moindre cette année, ce qui amplifie d'autant la surmortalité imputable au coronavirus, qu'on ne peut donc pas comparer exactement à des années "normales".

Il y a sans doute encore d'autres variables à prendre en compte (baisse de la criminalité, hausse des accidents domestiques, des violences conjugales, sans doute assez négligeables en nombre réel mais cumulés...)

Tout ça pour dire que l'INSEE coûte une fortune pour fournir des études dont l'utilité et la fiabilité sont interrogeables, d'ailleurs ils sont aussi experts en mises en garde sur les limites de celles-ci. Seul le dépistage systématique et généralisé de la population, y compris post-mortem, permettrait de rendre compte sérieusement de la surmortalité liée au coronavirus, ce qui est déjà... mort.

Ouhlala, ingénieur d'enquête en sciences sociales.

Portrait de ouhlala

la hausse stupéfiante des morts de rire !

Portrait de jl06

150 manteaux blancs morts.  "Nous, médecins de famille de première ligne contre l'épidémie"

 

Coronavirus, 150 blouses blanches sont mortes. "Nous, médecins de famille de première ligne contre l'épidémie" 

51 médecins de famille qui ont perdu la vie à cause de Covid-19 

En Lombardie

 

Portrait de mohican

Tout à fait  ouhlala...Les chiffres sont surement beaucoup plus élevés concernant les décès covid-19 hors hopitaux et maisons sociaux...

 jl06   oui l'Italie paie le prix fort d'une Europe de la santé et de la solidarité inexistante et au début de l'épidémie de l'abandon des ces voisins ( dont la France...j'ai honte ) qui,plutôt que de les aider, ne faisaient que de se moquer d'eux sur les dispositions d'urgence que l'Italie avait pris...Deux semaines après on faisait la même chose.

Portrait de mohican

Environ 9 000 personnes mortes du Covid-19 pas comptabilisées selon un syndicat de médecins   www.nouvelobs.com Il y a 14 heures  © Copyright 2020, L'Obs

Les chiffres des décès publiés quotidiennement ne prennent pas en compte les morts à domicile. Selon une enquête de MG France, menée auprès de médecins généralistes, ils seraient 9 000 à être décédés du Covid-19.

Le président du syndicat de médecins MG France, Jacques Battistoni, estime à 9 000 personnes mortes chez elles du Covid-19 et pas comptabilisés dans les bilans quotidiens du directeur de la Santé, Jérôme Salomon. Ceux-ci ne prennent pas en compte les malades non testés ou ceux qui sont morts sans passer par l’hôpital.

Pour obtenir ce chiffre, impossible à vérifier précisément en raison de l’absence de tests dans la médecine de ville, le syndicat a mené une enquête auprès des médecins généralistes de tous les départements de France. « Nous avons eu beaucoup de réponses, 2 339 réponses exactement. Ces médecins, on leur a demandé combien ils avaient vu de patients et on leur a demandé aussi combien, dans leur patientèle, de patients à domicile étaient décédés du Covid-19 »,explique Jacques Battistoni à France Info.

 

A partir de ces réponses, le syndicat a fait une extrapolation en multipliant le pourcentage de médecins dans chaque département. Selon le médecin, on arrive à des chiffres « à peu près comparables » au nombre de patients qui meurent à l’hôpital ou dans les Ehpad. Il prévient qu’il ne s’agit que de « suspicions » et que ces chiffres « devront être vérifiés, corroborés par des évaluations fines qui seront faites quand on pourra comparer la mortalité en ville en 2020 et 2019 » à la même période.

Surmortalité des morts à domicile

Pourquoi ces chiffres ne sont pas communiqués ? Parce qu’ils ne sont simplement pas « mesurés » répond Jacques Battistoni. « Il faudrait demander à chaque médecin généraliste de faire un recueil et de le renvoyer au ministère de la Santé. Cela n’a pas été organisé. Je pense que dans les autres pays d’Europe, c’est la même chose, on ne mesure pas de façon fine les patients décédés en ville ».

Chaque année, la majorité des décès (59 %) surviennent en hôpital ou clinique, 14 % en maisons de retraite, selon l’Insee. Mais plus d’un quart surviennent aussi à domicile (26 %). En mars, sur 57 440 décès au total, toutes causes confondues, environ 13 000 personnes sont mortes chez elles. Soit une hausse de près de 10 % par rapport à 2019. L’Insee ne précise pas les causes des décès, et au vu de la faible quantité de tests réalisés en médecine de ville il est difficile d’établir le nombre exact de morts liées à l’épidémie.

SOS Médecins, spécialisé dans les consultations à domicile et surtout présent en zone urbaine, avait enregistré un nombre important de décès à domicile mi-avril. « Le cap des 50 % d’augmentation des décès à domicile en France est passé », a affirmé le réseau.En deux semaines, entre le 22 mars et le 5 avril, la fédération de médecins a enregistré 253 décès à domicile, soit 54 % de plus que l’an dernier sur la même période.

« On peut raisonnablement penser qu’une majeure partie est liée à l’épidémie de covid-19 », a estimé le président de SOS Médecins Pierre-Henry Juan.

« Il faudrait une autopsie, mais on n’en fait pas, sauf quand il y a un problème médico-légal », explique-t-il. « Et comme la cause du décès à domicile est difficile à établir scientifiquement parce qu’on ne teste pas le patient, on ne mesure pas cette surmortalité ».

Des chiffres de mortalité consolidés pas avant plusieurs mois

Les « décès oubliés » sont inhérents à toute épidémie à large échelle. Il faudra attendre une étude scientifique et démographique complète, qui prendra sans doute de longs mois, avant d’avoir des chiffres se rapprochant de la réalité, sur les décès imputables à l’épidémie de covid-19.

Après l’épisode meurtrier de canicule en 2003, il a fallu attendre plusieurs années avant d’avoir un nombre définitif des décès. En 2007, l’Inserm avait officiellement arrêté à 19 490 le nombre de morts dues à la canicule, quatre ans après la catastrophe sanitaire.

Portrait de jl06

Le taux serait de 30 % à 40 %, selon les données du Réseau européen de recherche en ventilation artificielle, soit beaucoup plus que les 10 % évoqués par le gouvernement le 17 avril.

Portrait de mohican

 " on ne nous dit pas tout "........

Portrait de ouhlala

ce flou artistique ?

 

Portrait de mohican

C'est exactement ça !

Portrait de Cmoi

Reste ouvert tout l'été.

Portrait de mohican

Coronavirus : le nombre de décès à domicile sera connu en juin   Le Parisien avec AFP 

Des médecins généralistes estiment que la mortalité serait de plus d’un tiers supérieure au nombre de décès déjà annoncé.

Le Parisien© AFP/Iroz Gaizka Le Parisien

Les chiffres précis attendront encore quelques semaines. Le nombre de personnes en France décédées à domicile du Covid-19, « plus compliqué à évaluer » que les morts à l'hôpital ou en Ehpad, sera connu « au mois de juin », a déclaré ce mercredi le ministre de la Santé, Olivier Véran.

L’agence Santé publique France, en charge de la veille sanitaire, de la prévention et de l’éducation pour la santé, ainsi que de la réponse aux urgences sanitaires, est chargée de faire cette estimation. Elle se fonde sur l'analyse des certificats de décès, qui mentionnent normalement la cause et le lieu de la mort.

La date de juin, ce n’est pas « parce qu'il y aurait une volonté de cacher quoi que ce soit (...) mais parce que ça nécessite d'être capable de traiter tous les certificats de décès, électroniques et non électroniques, et d'avoir des statistiques par territoire qui fassent sens », explique Olivier Véran, interrogé par le député de l'Ardèche Hervé Saulignac (PS). 

L’hypothèse d’une surmortalité liée à un défaut de consultation, mais pas au Covid-19

« Nous avons reçu une première alerte de la part de Santé publique France sur une possible surmortalité à domicile, qui ne serait d'ailleurs pas forcément liée au Covid, mais peut être plutôt aux complications médicales de gens qui ne sont pas allés consulter à l'hôpital », a ajouté Olivier Véran.

Le ministère de la Santé indique tous les soirs le nombre de patients décédés à l'hôpital des suites d'une infection au nouveau coronavirus ainsi que, depuis quelques semaines, celui des personnes décédées dans les établissements médicaux sociaux. Il dénombre ainsi 23 660 morts depuis le 1er mars.

L'Insee (Institut national de la statistique et des études économiques), qui publie de son côté des données sur le nombre de décès quotidiens par département, toutes causes confondues, avait indiqué il y a une dizaine de jours que la mortalité en France avait progressé de façon importante en mars par rapport aux années précédentes, en particulier chez les plus de 75 ans et dans les départements fortement touchés par la pandémie de Covid-19.

Le syndicat de médecins généralistes MG France a estimé dimanche, à partir d'une enquête menée auprès de ses adhérents, que le virus pourrait avoir entraîné environ 9000 décès à domicile entre le 17 mars et le 19 avril, ce qui gonflerait de plus d'un tiers le bilan officiel actuel.

Portrait de ouhlala

de personnes complétement isolées, ça risque d'être encore plus long...

https://www.fondationdefrance.org/sites/default/files/atoms/files/les_solitudes_en_france_2016_-_synthese.pdf

Portrait de mohican

 

" On ne les voit pas "

Pourquoi les morts à domicile ne sont-ils pas comptabilisés dans le bilan des autorités sanitaires ? Parce qu'en France, à la différence de l'Italie par exemple, le dépistage du Coronavirus après la mort est loin d'être systématique. Le 24 mars dernier, le Haut conseil à la santé publique disait ne pas " recommander de réaliser un test de diagnostic d'infection par le SARS-CoV-2 chez les personnes décédées". Impossible dès lors, quand le test post mortem n'est pas réalisé, d'établir un lien formel entre le virus et le décès. Et le défunt n'est ainsi pas comptabilisé dans les bilans des morts du Covid-19. 

 

"Les gens qui décèdent chez eux, on n’en a aucune idée, on ne les voit pas", reconnaissait au Monde David Heard, le directeur de la communication à l’ARS Ile-de-France. Il admet que " le bilan est bien supérieur, c’est évident ( ...) Le comptage en temps réel dans les épidémies est une question complexe, il est extrêmement difficile de savoir de manière sûre combien de gens sont malades et combien de gens décèdent ".  Une zone d'ombre demeure donc pour le bilan de l'épidémie en France.