Nos absences ont toujours raison

Publié par Ferdy le 16.10.2009
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C'est notre acte de présence qui nous donne tort, irrévocablement, immanquablement, tellement, enfin, si souvent. Par exemple, ne pas blogger me met à l'abri d'être incompris, voire détesté, ou plus simplement incompris. La prise de risque, je devrais dire la fameuse prise de risque à laquelle l'auteur se confronte, se limite le plus souvent à l'indifférence, quelle qu'ait pu être par ailleurs la position des uns et des autres. Nous le voyons dans les forums, oser, se donner le droit d'intervenir nous menace aussi, parfois. Souvent, je regrette que sur un nombre assez éloquent de lectures de l'un de mes blogs (il serait, par parenthèses, intéressant d'essayer de comprendre un jour pourquoi certains alimentent le discours alors que d'autres paraissent n'exister que pour mon seul plaisir, si relatif), seuls trois ou quatre commentaires poursuivent ou interrogent. Est-ce à dire qu'un nombre important de lecteurs/lectrices ne s'offrent pas le droit d'intervenir ou bien, ce qui est malheureusement prévisible aussi, ne croient pas suffisamment en leur pouvoir de récuser ou de confondre ce qui a été lu ? cela n'en valait-il pas la peine ? la crainte d'intervenir relève-t-elle d'une incapacité à s'illustrer, même dans un site aussi sur-protégé que Seronet ?

Blogger n'est ni un acte de courage, ni une démonstration quelconque ; sans aller jusqu'à l'idée toujours frivole de la possible mise à nu, le candidat s'engage à proposer un instant de sa propre éclaircie. Autant dire que pour ce qui me concerne, l'événement demeure fugace. Il ne s'agit pas non plus d'opposer actifs/passifs, dans son acception la plus éculée ; - nous sommes un certain nombre à le revendiquer - c'est tout autant le lecteur qui crée le texte que celui qui le propose.

L'idée de rédaction même n'interfère pas tant que ça. Le possible ennui appartient autant à la rédaction qu'à la lecture. Loin de moi aussi la perspective, peu ragoûtante, de défoncer des portes ouvertes. Pourquoi, à quelle occasion, dans quel contexte nous autorisons-nous à exposer notre point de vue ? pour quoi faire ? à l'intention de qui ?

Existerait-il, parmi les bloggers les plus actifs (sic) de ces lieux, une prédisposition génétique à l'intervention, lorsque d'autres attendraient l'occasion de se dévoiler - peut-être quand il y aura moins de monde. Nos aptitudes en ce domaine sont inégales ; mais c'est aussi vrai ailleurs, comme dans l'importe quelle autre assemblée ; même si, malheureusement, je ne pense pas que ce soient les plus présents, les plus bavards (comme votre serviteur) qui ont le plus à dire.

Enfin, ça se saurait.