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Maubrancay

Je te comprends, je ressens exactement le même sentiment. Seul parmi les autres.  Différent tout autrement et bien plus que ne le suppose par exmeple une orientation sexuelle particulière. Un peu comme si j'avais longtemps attendu dans le couloir de la mort , comme un condamné, et qu'on m'avait gracié sans prévenir. Avec un sentiment d'inutilité, parfois, bref, mais récurrent. Pas déprimant, mais assez pesant quand même par moment...

Maubrancay

Tu peut très bien être sociable, bien entouré, facile à vivre, tout à fait inséré socialement et traverser cependant de terribles moments de solitude. Parce que l'on n'a pas forcèment  l'envie ou la force de faire partager aux autres ce que l'on vit, parce que au gré de l'expérience de chacun nous avons notre histoire, parfois nos fantômes qui nous accompagnent au jour le jour, plus ou moins présent selon les individus sans que ce soit fatalement déprimant, d'ailleurs. Exemple : outre le fait que je pense en avoir passé l'âge, je ne vais plus en boite car à chaque fois il y avait un moment dans la soirée (ou la nuit), même si je passais un bon moment, ou je pensais soudain avec intensité à ceux que je ne reverrai pas, qui m'avait faussé compagnie depuis des années, moins chanceux que moi, de bons compagnons pourtant. Normal, ils étaient liés aux années d'insouciance, de fête, d'intensité. Je n'aurais jamais alors pensé que nous serions partagés un jour en deux camps, les vivants et les autres. Et a qui parler de cela? Personne, ça relève du soliloque intime, du recueillement aussi(profane, le receuillement, dans mon cas). Je te décris là une forme d'isolement qui m'est familère, la moins heureuse à mon sens car elle concerne des êtres qui ont été de chair et que je suis le seul à connaître encore. L'impression de solitude que tu décris, je l'ai connue il y un bon moment, elle était particulièrement peu supportable à l'époque ou ma santé battait de l'aile et ou je ressentai vivement cette incommunicabilité auquel tu fais allusion. J'ai eu la chance d'être bien soigné, à temps (merci les tri) et d'être entouré. Mais seul et enfermé dans cette sensation aussi  très souvent. Je  vois depuis la vie comme une succession de leçons de solitude, fâce aux péripéties plus ou moins prévisibles que l'existence nous reserve et je crois qu'elles m'ont rendu plus fort pour affronter le quotidien et ce que je sens venir, d'épreuves et de défis. Je me suis aussi aperçu que je n'étais pas le plus "isolé". En fait, ces derniers temps,  l'impression de vieillir à pris le pas sur le reste. Curieuse sensation....

Où l'on nomme un chat un chat sans pour autant prétendre détenir l'unique vérité et au risque de ne pas être très gai :

Ton isolement est soluble dans la fréquentation de tes semblables et j'ai l'impression que tu as la bonne adresse.

Nous devons avoir constamment la bravoure de fréquenter l'idée de notre... finitude ( " si...si... ) que nos contemporains dénient du mieux qu'ils peuvent depuis que des équipes de techniciens étaient spécialement dévolus a tenter d'éviter que Lénine ne pourrisse devant le petit peuple.

Et les choses ne s'arrangent pas puisque l'on en est à vouloir rendre à leurs contrées d'origine les momies de nos musées dont la contemplation nous est devenue insupportable.

A ma connaissance seule Rome accepte de mettre en scène la fin non dissimulée de son représentant mais en perpétrant des rites qui datent du début de l'humanité pour exorciser l'insupportable sinon l'indicible.

Notre singularité tient dans la connaissance que nous avons des vecteurs de notre contagiosité fatale et qui que sont les fluides corporels qui symbolisent la vie présente ou potentielle.Je crois que l'ostracisme que nous percevons chez les..."autres" vient de là.

Je te souhaite de croiser beaucoup de gens qui te permettrons d'oublier ton tourment.J'ai vu que monsieurr t'a fait un clin d'oeil.Il a un blog très divertissant.