Relire Sade

Publié par Ferdy le 25.10.2009
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François Ost a publié chez Odile Jacob : Sade et la loi (2005). Eloge du crime, du mensonge et de l'imposture ? L'auteur, juriste, philosophe, se penche sur le rapport à l'écriture, subvertie, manipulée par un esclave. C'est fascinant. Songez que c'est son épouse qui veille à ce qu'il passe vingt-huit années de sa vie en taule, taule de luxe, bien sûr, avec valet, traiteur à domicile, barbier, etc. Occasion pour le marquis de produire une oeuvre littéraire des plus "révolutionnaires", aborder la sexualité par l'écriture, l'orgasme lexical, l'outrage même comme résignation, c'est exaltant. J'avais lu aussi l'excellente biographie de (soudain son nom m'échappe), Pierre Drevert (? à vérifier), c'était plus factuel évidemment, mais éloquent. Condamné à mort par contumace, en cette bonne ville d'Aix-en-Provence où j'ai le triste privilège de vivre depuis cinq ans, son effigie (un mannequin en tissu) avait été pendu à la branche d'un platane du cours. L'homme s'était enfui en Italie, avec son valet. Ce n'était pas tellement le fait pour lequel il était accusé, en l'occurrence pour avoir mis en péril la vie de quelques prostituées de Marseille (le tribunal s'en foutait un peu), mais pour sodomie passive (toujours le valet). Barthes s'était penché sur cette écriture qui pue le foutre. On devrait lire quelques extraits des Cent vingt journées aux scolaires. Sans oublier la Princesse de Clèves, pour faire contre poids.