Sept milliards : émoi, émoi, émoi

Publié par Ferdy le 19.08.2011
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Comme il fallait s'y attendre, notre planète attire de plus en plus de monde. D'ici la fin de l'année, nous aurons franchi le cap des 7 milliards, soit un record jamais atteint.

D'un certain point de vue, c'était assez prévisible. Pas une seule planète aussi accueillante à proximité, du moins dans notre galaxie. Alors, évidemment, chacun opte pour la Terre. Mais, attention, il n'y en aura pas pour tout le monde. Loger et nourrir toute cette population n'est pas sans impacter considérablement l'état de nos ressources. Et si les Nigérianes poursuivent ce taux de fertilité indécent (7 enfants en moyenne par femme en âge de procréer), il faudra bientôt songer à ouvrir une succursale dans l'espace. Fort heureusement, les famines et les guerres civiles permettent de corriger le curseur démographique à la baisse, dès lors que les programmes onusiens se révèlent incapables d'endiguer des pandémies aussi prometteuses que le palu, la tuberculose et le sida. Il s'agit là d'une très libre interprétation de la thèse darwinienne de la sélection naturelle, désormais gérée par les marchés financiers et le FMI.

Les Françaises procréent à taux constant. 2,5 enfants pour les plus méritantes, sans qu'il ne nous ait jamais été possible d'élucider le mystère de ce 0,5 absent des statistiques. Qu'en font-elles ? Devons-nous enquêter auprès de chaque concessionnaire de congélateurs ? fouiller dans les utérus ? les terrains vagues ? les caves désaffectées ? les décharges publiques ?

Bientôt, dans les maternités, la question ne sera plus : fille ou garçon ? mais : est-il complet ? ou bien en kit à monter soi-même, en attendant la prochaine livraison. 

Je suis assez d'accord, on ne devrait pas rire de ces choses-là. La vie, c'est sacré (cf. le Saint Siège, bien placé pour avoir un avis éclairé sur la question. Chaque cour de couvent contient à lui seul presque autant d'ossements de nouveaux-nés que de nonnes.)

C'est pourquoi j'en viens tout naturellement à m'interroger sur le rebondissement, aussi régulier que les embouteillages du 15 août, du délicat problème de l'euthanasie relancé par un médecin urgentiste cet été. En France, à part mettre en place un Haut comité de réflexion qui accouchera inévitablement d'un épais rapport indécis et consensuel, on se gardera bien de trancher avant 2050. L'Union européenne si prompte à promulguer des textes coercitifs assez audacieux quant au calibrage des pêches et du haricot vert, ne parvient pas à se saisir de questions aussi sensibles touchant à l'éthique, ou au respect de la dignité humaine. Tout ça, c'est bien trop compliqué pour nos eurodéputés qui éprouvent déjà tant de mal à ne pas s'endormir en séance plénière, quand ils font acte de présence au sein de l'hémicycle.

Il nous faudra donc accepter la souffrance au XXI e s. comme nos ancêtres la subissaient au Moyen Age, sans rien espérer ni apprendre des profondes évolutions, notamment scientifiques, qui nous ont permis de passer de la barbarie à la civilisation.

Il y aura toujours une Christine Boutin pour nous réciter un édifiant passage de la Bible qui s'oppose farouchement à toute tentative d'échapper à une fatalité douloureuse et cruelle, seul sort compatible avec la dignité humaine. Ou, pour citer W. Churchill : du sang, de la sueur et des larmes.

Et encore pas mal de sperme et d'ovules pour parvenir à une dizaine de milliards d'ici 2070.

Bienvenue dans un monde meilleur... 

Commentaires

Portrait de MISTER

J'ajouterais juste quelques liens en rapport avec le sujet évoqué, le premier concerne le site pour une démographie responsable: http://www.demographie-responsable.org/

http://www.ecologie-radicale.org/actu/new_news.cgi?id_news=2082

http://www.ecologie-radicale.org/actu/new_news.cgi?id_news=2026

http://www.ecologie-radicale.org/actu/new_news.cgi?id_news=349

Bonne lecture à tous. 

Portrait de badiane

  Refus de maternité

J’ai l’honneur de ne pas avoir donné la vie

De ne pas avoir pris ce risque, certainement une fuite face à cette responsabilité

Bien trop précieux, bien trop réfléchi,

 Et de décider pour quelqu’un d’autre s’il veut vivre sa vie

 

Cela a été  mon choix, je comprends très bien cette envie de donner la vie, viscérale, moi, je le vois différemment.

Les enfants sont pour moi, des êtres tellement purs que je ne les place avant un désir, que ne me sentant pas équilibrée, j'ai préféré taire cela. Entendons-nous, je ne condamne pas la maternité mais la vénère.

L'enfant m'émerveille, souvent, avec mes amis je retrouve une part d'enfance.

J'ai procédé moi-même à ma sélection naturelle.

Ainsi soit-elle

Badiane

Portrait de Ferdy

Les liens proposés par Mister sont intéressants. Mais à y regarder de plus près, on pourra se demander où se trouvent les priorités. Offrir des moyens de contraception ? quand, en Asie et en Afrique Sub-saharienne, 1.000 enfants sont infectés chaque jour et 700 meurent de complications liées au sida.

Pour s'en tenir à ce seul fléau, en 2010, les principaux pays donateurs ont diminué leur aide de 10% par rapport à l'année précédente. Et tout laisse à penser que 2011 ne sera pas un grand cru dans le palmarès humanitaire.

Alors, l'échec d'un planning familial passe évidemment pour une fatalité. Le continent africain, berceau supposé de l'humanité, représentera en 2050 un quart de la population mondiale.

A contrario, dans les pays industrialisés, le vieillissement de la population est d'ores et déjà un problème. Et il est pour le moins improbable que les femmes ayant un niveau d'études élevé, une carrière en perspective et une perception de leur épanouissement personnel affranchi du fantasme de la ponte en viennent à contredire les prévisions démographiques actuelles. 

Récemment, je déjeunais avec des amis, l'un d'entre eux évoquait sa grand-mère qui avait eu 14 enfants... soit, un tous les dix-huit mois.

Perso, sans rapport avec mon orientation sexuelle peu propice à la reproduction de l'espèce, mais pas totalement rédhibitoire pour autant, le sujet ne s'est jamais posé. Mille raisons viendraient inutilement justifier ce choix. Je crois tout de même savoir qu'il n'y en a qu'une de valable, à tout bien considérer, j'ai toujours éprouvé suffisamment de difficulté à tenter d'organiser le désordre d'une existence soumise à bien des aléas, qu'il m'a toujours paru évident qu'être père ne pouvait se combiner avec l'immanence de mon désespoir. 

Disons que c'est jusque-là ma réussite la plus accomplie.

Portrait de Phallus

Attention, même au Nigeria la transition démographique produit ses effets. Le nombre d'enfants par femme n'est plus de sept mais "seulement" de 5,49 % (source : wikipedia). Le taux de fécondité a diminué, passant en quelques années de 3 % à environ 2,5 %. Il n'y a pas de raison que cette tendance à la baisse des naissances par femme s'infléchisse.

Mais, heureusement là aussi, la mortalité infantile a diminué, même si elle est encore énorme (20 %) et l'espérance de vie s'allonge. Cela contrarie la baisse des naissances.

Notons une prévalence au VIH élevée, supérieure à 5 % des adultes.