sida: révolution cellulaire

Publié par dadddouille le 18.08.2009
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Nouvel espoir pour la recherche et la lutte contre le sida. Des chercheurs français ont trouvé un nouveau moyen de bloquer la multiplication du virus de l'immunodéficience humaine  

(VIH). Une approche révolutionnaire, qui s'attaque aux mécanismes cellulaire utilisés par le virus, et non plus aux mécanismes propres au virus. Ce qui permet de résoudre le problème de la mutation perpétuelle du VIH.

Vingt-quatre ans après la mise au jour du syndrome de l'immunodéficience acquise, communément appelé sida, une découverte française pourrait bouleverser la recherche concernant cette maladie destructrice du système immunitaire de l'être humain. Des chercheurs de l'Institut de génétique moléculaire de Montpellier ont abordé la question de manière toute nouvelle, permettant de contourner le problème posé par les thérapies habituelles: le développement d'une résistance aux médicaments. En effet, le communiqué du Centre national de la recherche scientifique (CNRS) explique qu'en s'attaquant aux composants que le virus amène avec lui, comme le font actuellement les médicaments sur le marché, le VIH, qui est continuellement en mutation, développe au fil du temps des moyens de résistance aux traitements. Autrement dit, il s'y adapte, ce qui compromet leur efficacité. En ce sens, le CNRS compare ce virus à celui de la grippe.

Une molécule efficace pour d'autres virus

Mais ces chercheurs ont changé de procédé. Ils se sont penchés sur le blocage des mécanismes cellulaires qu'utilise le VIH pour se propager. Ils ont développé une molécule chimique (l'IDC 16), qui s'attaque aux composants dont se sert le virus pour se multiplier. Concrètement, ils empêchent l'épissage, c'est-à-dire la maturation des acides ribonucléiques - ou ARN - une sorte de calque fabriqué par le virus, qui permet sa réplication. Le processus d'infection est de ce fait bloqué, les cellules traitées survivent, ce qui favorise la reconstitution du système immunitaire. "Cette molécule IDC16 est efficace non seulement sur différentes souches virales de laboratoire mais aussi sur des virus isolés sur des patients, même si ceux-ci sont devenus résistants aux trithérapies habituelles", se réjouit le CNRS.

Et l'IDC 16 ne s'est pour l'instant pas révélée toxique pour les cellules immunitaires. L'étude publiée vendredi par la revue gratuite en ligne Plos Pathogens souligne toutefois que seuls 200 gènes ont été testés, sur les 30 000 qui doivent l'être au total.

L'autre révolution est que cette molécule pourrait servir à lutter contre d'autres virus procédant de la même manière que le VIH. "Cette nouvelle voie thérapeutique s'avère extrêmement prometteuse pour la lutte contre le sida mais aussi pour toute autre pathologie causée par un virus dépendant du même mécanisme cellulaire." Un bémol toutefois: les malades du sida devront quoiqu'il arrive attendre 5 à 10 ans avant de bénéficier de ce nouveau traitement, soit le temps nécessaire pour le tester sur l'animal puis sur l'homme.

Commentaires

Portrait de milodemavie

En joie de savoir que la recherche progresse tous les jours :)

5 ou 10 ans c'ezst rien du tout quand on sait qu on doit en moyenne adapter un traitement tous les 7 ans :)