Souteneur de la Journée INTERNATIONALE des Femmes !

Publié par Osmin le 08.03.2009
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Il n’y a jamais eu aussi peu de  femmes en Inde 

Selon un récent rapport de l’ONG britannique ActionAid, le ratio femmes/hommes vient d’atteindre un niveau historiquement bas. Dans ce pays où tout le monde veut des garçons, l’avortement sélectif atteint en effet des proportions alarmantes.


"Pourquoi es-tu venue au monde, ma fille, quand un garçon je voulais ? Vas donc à la mer remplir ton seau : puisses-tu y tomber et t'y noyer",
dit une chanson populaire indienne.
 (les paroles de cette chanson sont horribles !...) 

Les "branches mortes". C'est ainsi que sont appelées les petites Indiennes victimes d'avortements sélectifs. Un phénomène loin d'être anecdotique : alors que le ratio naturel devrait se situer à environ 950 filles par millier de garçons nés, il est aujourd'hui de seulement de 927.


Dans les régions riches du nord, l'infanticide pratiqué autrefois a été remplacé par ce que les Indiens appellent le "foeticide" : l'apparition des technologies modernes de l'échographie il y a 20 ans a abouti à l'élimination massive des fœtus féminins. Lorsque la première clinique équipée a ouvert ses portes au Penjab en 1979, il y avait 925 filles pour 1000 garçons. En 1991, elles n'étaient plus que 875, 793 en 2001, et 730 aujourd'hui.


Le phénomène est partout présent, aussi bien à la campagne qu'à la ville, aussi bien parmi les classes aisées que défavorisées. Cependant, contrairement aux idées reçues, cette sélection du sexe de l'enfant est plus répandue dans les zones urbaines, parmi la population aisée et éduquée.


La révélation du sexe de l'enfant et l'avortement sélectif sont pourtant illégaux. Depuis 1994, un médecin révélant le sexe de l'enfant lors d'une échographie est ainsi passible de 3 années de prison. Ces pratiques sont pourtant largement répandues, et tolérées de facto : à ce jour, seuls une poignée de praticiens ont été condamnés, à des peines mineures. Selon un rapport de l'OCDE publié en 2004, "si l'Inde est un des pays qui a fait le plus de lois pour les femmes, c'est celui où l'écart entre la loi et la réalité est le plus grand."

Le garçon est préféré parce qu'il transmet le nom, peut gagner de l'argent et s'occuper de ses parents âgés tandis que la fille, destinée à quitter sa famille, reste un véritable fardeau financier, d'autant qu'il faut payer une dot pour son mariage et que des familles peuvent s'endetter pour la dot. Dans ce système, la pression familiale exercée sur les mères est immense, et les coutumes demeurent plus fortes que les lois, comme l'analyse Laura Turquet, co-auteur de l'étude d'ActionAid : "l'horreur de cette situation, c'est que pour les femmes indiennes, éviter d'avoir une fille est un choix rationnel. Tant que le gouvernement ne s'attaquera pas aux raisons de fond de cette discrimination, notamment au système de la dot, les filles resteront condamnées avant même de naître".


Commentaires

Portrait de melanissa

j'aprécie ce que tu fait sur ton blog

merci,tu informes,je m'instruit;bonne journée