Survivre à la grippe A quand on est gay !

Publié par nathan le 29.08.2009
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Voici le scnéario catastrophe que pourraient vivre les gays et les lesbiennes en cas d'épidémie de grippe. Il a été imaginé par Maxime Donzel dans un de ses fameux guides de survie sur Yagg. C'est hilarant ! Il y établit subtilement des rapports avec l'épidémie de sida chez les gays... Et en filigrane, on y retrouve des débats qui ont agité Séronet.

28 août 2009 18:06, Maxime Donzel, Guides de survie

Guide de survie n°11: « Survivre à la grippe A: le scénario-catastrophe », par Maxime Donzel

La grippe arrive. Impossible de savoir comment cette épidémie annoncée va se passer. Alors comment se protéger efficacement? En imaginant le pire! Ce petit guide sous forme de fiction d’anticipation te permettra de te sentir prêt à tout affronter quand la bise sera venue.

SEPTEMBRE

Les vacances sont finies. Tout le monde attend le déluge annoncé, tout en faisant comme si de rien n’était. Ça drague comme jamais: tout le monde a compris que ce n’est pas le moment de se retrouver célibataire, à moins de vouloir passer l’hiver coincé chez soi tout seul à regarder l’intégrale des Golden Girls en DVD pour la troisième fois en mangeant des carottes surgelées avant de mourir seul en crachant ses poumons sur la moquette. En conséquence, plus personne ne se fait larguer. Les couples qui se détestent restent ensemble par peur et deviennent insupportables, en se battant sans cesse en public. La lesbienne porte l’œil au beurre noir, et le gay masque ses griffures sous trois couches de terracotta.

En parallèle, il n’a jamais été aussi facile de se maquer. Les Parisiennes hautaines (qui pleurent d’être célibataires mais jettent Pierrot parce qu’il fait des doubles lacets à ses baskets – la honte – et larguent Marco parce que sa bite penche légèrement vers la droite) deviennent des vrais pots de colle avec les pédés de province mal fringués à qui elles n’adressaient pas la parole il y a deux mois. Le pédé de province mal fringué devient le nouveau truc à la mode, Paris perd sa place de leader de la fashion, l’économie plonge.

OCTOBRE

Le mot d’ordre général: prévention. Il faut arrêter de se ronger les ongles. Donc les nerveux, privés de leur exutoire sexuel habituel, deviennent des vrais pervers à mettre des mains au cul à tout va, c’est super pénible. Il faut aussi se frotter les mains avec une solution à base d’alcool, dont on vend une variante parfumée « Le Mâle » de JP Gaultier dans le Marais. Le masque chirurgical qu’il faut porter tous les jours est une vraie aubaine pour les moins gâtés d’entre nous.

NOVEMBRE

Ça y est, ça commence vraiment. Tout le monde connaît quelqu’un qui a la grippe, on s’envoie des textos: « Paulo est plombé » et on secoue la tête, en agitant son poing vers le ciel en criant: « tu ne m’auras pas! ». Les jeunes refusent d’approcher quiconque a la voix enrouée. Les séniors font la morale à tout le monde en racontant comment c’était dans les années 80 pendant la guerre, alors que les jeunes lèvent les yeux au ciel: le sida est devenu « so yesterday ». En trois mois, presque tous les pédés sont devenus séropos. La prévalence explose, Alexandre Marcel arrête sa grève de la faim.

DECEMBRE

Les bureaux ferment, le télétravail commence. Manque de bol pour les lesbiennes, qui sont tourneuses-fraiseuses en free-lance: elles n’ont plus de boulot. Elles sont obligées de faire des show lesbiens sexy via webcam (100 dollars le show flou) pour tous les cochons du monde qui sont coincés chez eux à se tripoter la nouille. Elles se laissent pousser les ongles et font ressortir leurs lèvres en faisant des petits gémissements hi-han pour passer pour de vraies lesbiennes de cinéma. Elles deviennent richissimes. Les pédés n’ont plus un rond depuis qu’ils ont acheté un home cinéma 3D surround sound 5.1 et entièrement refait leur déco en prévision de l’hiver grippal. Le pouvoir d’achat homosexuel glisse vers les lesbiennes: une gouine fait la couverture de Têtu.

JANVIER

Les saunas et les sex-clubs sont fermés. Les vieux lieux de drague redeviennent à la mode, mais tout le monde a oublié les bases du sexe en extérieur (n’emmène pas ton iPhone), et se fait chourer son iPhone. Il est par conséquent impossible de joindre qui que ce soit, il faut désormais se donner « rendez-vous » pour se voir. Plus personne ne sait comment on fait: on croise des gens hagards dans la rue qui disent « T OU? » dans le vent.

FEVRIER

Une nouvelle sous-culture gay apparaît: les mecs qui trippent sur la grippe A et que ça excite de la chopper. Ils se toussent dans la gueule lors de soirée trashos dans des caves, et les « lopes à morve » et autres « trous à mucus » pullulent sur des chats tels que Grippanet.info, avec des pseudos super cools comme « Julien Glaire ». Act Up a trouvé de quoi s’occuper.

MARS

Une célébrité propose d’organiser un « grippe-A-thon » et de montrer que merde, quoi, on peut embrasser un grippé sur la bouche et voilà quoi, on meurt pas quoi, mais finalement elle change d’avis quand les médecins lui expliquent que si elle fait ça elle sera probablement infectée.

AVRIL

Tout est fini. Mais l’ambiance est à chier parce que les gens, convaincus qu’ils allaient mourir, se sont dits leurs quatre vérités. Les meilleurs potes se sont déclarés des amours secrets (pas réciproques), des haines cachées (non plus). Sauf que personne n’est mort à part quelques bébés et trois mémés, et la moitié des séropos d’Afrique. Les saunas sont ouverts, il fait beau, y a la Nouvelle star à la télé, y a du monde en terrasse: vous avez survécu à la grippe A. Santé!

                                                  

Commentaires

Portrait de CAROLE

c'est trop drôle, merci Nathan
Portrait de nathan

Et il y a d'autres guides de survie sur d'autres thèmes tout aussi hilarants. Il suffit de cliquer sur le lien donné dans le billet.
Portrait de BD92110

Super drole