SURVIVRE A NARBONNE

Publié par JIPETTE le 14.06.2013
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                                         “Bien connaître quelqu’un c’est l’avoir aimé et haï” Marcel Jouhandeau 1935

 

Ah l’amour ? Et la haine alors ? Autant de jouissance dans l’une que dans l’autre. Narbonne, bourg boursouflé, perdu dans une mer de vigne est réputé pour pisser une âcre miction qualifiée de pinard par un honnête ministre (un cas d’école). Mauvaise réputation pour une fois parfaitement justifiée.

 

Né en 1951, néant depuis que je suis né dans cette fétide petite cité aux étés empuantis par un canalet dit Robignole (affluent vaseux du noble canal du Midi) aux eaux stagnantes élégamment baptisé malaïgue par les érudits de ce recoin. Au charme minéral, d’une froidure sibérienne, qui fait le plaisir de quelques archéologues passéistes. Pas un jour ne se passe sans que ces distingués découvrent une anse d’une amphore ou d’un pissadou. Une ancienne église regorge de chapiteaux éclopés et colonnes dégingandés témoignages vermoulus d’une grandeur passée au temps des romains. Cette cité fut capitale sudiste mais les nordistes mirent rapidement fin à cette pitchoune guerrilla d’indépendance grâce à un soudard : Simon de Montford. A soudard, soudard et demi. Le monde charnel est bouffi de suffisance. A quelques lieux : Béziers (habitants : les baiseurs), la si bien nommée, sœur jumelle exécrée par les mâles de Narbonne. Cette dernière se veut Capitale du vin. Narbonne s’autoproclame dare-dare : Capitale du vin...pur. Ici. Ah mais ! Pur ou impur toujours aussi fétide vu que le pinard pisse dans une morne plaine languedocienne.

 

Guéguerre en dentelle entre ces deux Picrocholines bourgades.

Beziers fut capitale d’Ovalie des années durant. Narbonne deux fois pour le club de ruguebi du bled. Affront relevé vu que de nos jours elle joue à la baballe en seconde division et Baiseurs relégué en troisième. Gagnante de  la course au plus nul. Youpi. La Grande ville (c’est le slogan municipal un peu enflure !) va se doter d’un Musée de la Romanité. A quelques kilomètres Nîmes a déjà le sien. Mais qu’importe. Narbonne vivote dans son passé, marine avec ses édiles passéistes  fière de décrocher la timbale du plus haut fort taux de chômeurs, de Rmistes. Les ventripotents socialistes cassoulet font dans le rose délavé et fraient avec les pontes patronaux locaux. Même topo chez les Baiseurs à la différence que chez ces indigènes le bleu plagie le rose. Rose framboise (des bois hollando-mimolette) ou bleu royal : bonnet blanc et rose bonnet. D’autant que le rose framboise est blanc à cœur. Les édiles sont embarqués dans une drôle de galère. La promenade centrale dite Les Barques ombragée par de centenaires platanes va muer en esplanade vierge de tout arbre. Les fous du volant pourront y faire des rodéos. Barcelona a bien ses Ramblas.

Eh ben, ici aussi. Le sol sera de marbre recouvert, question de prestige. Pendant ce temps je croupis dans la vieille ville. Très vieille.

Après publication de ce billet, par mesure de précaution

Je fuis dare dare cet bled.

Pas étonnant qu’un fracassé dit « Le fou chantant » ait honoré cette ville et quelques uns de ses jeunes compatriotes.

 

Commentaires

Portrait de schtroumpf

tu oublie carcassonne et tu mélange les régions (corbiéres, minervois, limousin)

Simon de Montfort lors de la dernière croisade contre les cathares il me semble bien que c'est a carcassonne la citadelle qu'il a assiégé

est éliminé les "justes"

quant au vin  admet que de gros efforts ont été faits on ne privilégies plus la quantité d'où l'appellation "pinard"mais maintenant c'est plus la qualité qui est recherchée

ex les vins de la clappe, le fitou, etc il y a aussi d'excellent minervois

j'ai vécu dans cette région de 1980 a 2008 un petit village "escales prés de lezignan pile poil entre carca et narbonne

je suis parti non pas a cause du pays mais de ces habitants

qui  un peu imbus d'eux même en 28 ans j'étais toujours l'étranger

la région elle même est magnifique( a part le vent) Smile

 

 

Portrait de schtroumpf

 l'aude

Portrait de JIPETTE

La Cité de Carcassonne fut assiégée par Simon de Monfort. Certes. Mais Béziers aussi. C'est là que furent prononcés les mots d'un prélat : "Tuez les tous, Dieu reconnaitra les siens" Narbonne fut la seule ville de la région a se déclarer "ville ouverte". Les bourgeois Narbonnais allèrent remettre les clefs de la ville à Simon. En echange ils prirent place dans les fourgons de Monfort et une fois Béziers vaincu les bourgeois narbonnais se livrèrent au sac de la ville pendant que les mercenaires du roi EXTERMINAIENT toute la population. Une bonne partie fut entassée a l'eglise Saint Nazaire et puis cette dernière incendiée.

Les vues de l'Aude publiées sont effectivement superbes. Précision : Carcassonne a été restaurée avec une faute de goût majeure : des tuiles romaines furent posées sur les tourelles ce qui n était pas le cas auparavant.

"Survivre à Narbonne" est une dyatribe  et naturellemnt comme tout pamphlet elle pêche par ses excès

ESTRANGERS à Narbonne : une anecdote. Un commerçant étranger à la ville qui veut s'installer a plutot intérêt a s'associer avec un narbonnais de souche. Il y a un climat narbo-narbonnais assez lourd a supporter. Cette ville est auto-centrée, recroquevillée sur elle même et sure de son exception à l'heure de la mondialisation ça prête a rire !

Portrait de schtroumpf

tu as raisonSmile