UN PROFIL DE PREDATEUR

Publié par JIPETTE le 19.08.2012
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Anthropométrie de ce demeuré. A voir son museau au menton fuyant, ce falot n’était qu’une bête au faciès de rascasse prédatrice. Deux horribles poignées d’amour flasques pendouillaient sur une culotte de bain aux teintes cacateuses.

 

J’en songeais presque à m’ensauver. J’appris plus tard, grâce aux commères jacassières du vilatge de Leucate, que les donzelles faciles du coin, et autres veuves à toile d’araignées, ne crachouillaient point sur cette marchandise avariée. A mes yeux de novice. Elles avaient trouvé leur queue de rat ! Il doit avoir des charmes cachés ce bougre. Sa réputation va même jusqu’à l’octroi du bled voisin de Narbonne. Narbo-Martius qui fut dans l’antan lointain capitale de Septimanie. Ville septicémique présentement. C’est dire la dextérité, toute professionnelle, de ce corps pataud quand il s’emplumarde dans un pucier. Le gars devait être d’origine andalouse abâtardit par quelques arabes en razzia. Râblais de 1m72, il devait faire ses 85 kilos.

Faciès desséché comme morue anorexique. Un gorillon, brun pâlot, aux épaules trop larges et trop lourdes, au poitrail épais, à la généreuse et bestiale pilosité,  aux jambes arquées d’un gaucho en bout de parcours avec deux gigots musclés, aux articulations noueuses et aux bras exagérément longs ondulant au rythme de son déplacement sur deux genoux cagneux lui assurant un transport de bonobo, cheveux noir cirage, implantés jusqu’au bas front, de surcroît embroussaillés, à l’arrière-train généreux scellé sur deux manches à balai, aux pieds égarés dans un couple d’espadrilles sableuses, aux genoux flageolants dans un généreux bermuda  sur taillé.

Un bonobo cul de jatte. Ce rentré est une espèce d’affreux sphinx cul de jatte, un sauvageon directement sorti de sa  jungle et récemment descendu de son cactus. De plus, comble du ridicule, un regard de bouseux hautain, suffisant voire insolent. Aucune séduction. Qu’il doit être hardi, toutefois, ce corps pataud quand il s’horizontalise. Une âcre odeur de bête de sexe émane du Néandertalien. Son tient hâlé sinon charbonneux et graisseux luisait en ce début de matinée. Il écumait, à la fraîche, la plage de La Franqui. Mais point d’esseulée à l’horizon pour assouvir la bête.

Faute de caille…du Biket.  Prédateur dans le sang, il pouvait traquer l’innocent solitaire pour visiter sa virginité et faisait brochette du tout venant. Ce libertin hédoniste, à la morale caoutchouteuse, et aux mœurs des plus guimauve,  s’accommodait  de ces derniers en période de grande disette. Il pouvait triquer, en ces circonstances de rut, n’importe quel orifice. Il en bramait presque. La chose se produisait en nivôse, l’an de grâce 1971. Les arrière-saisons en Languedoc sont parfois estivales. Quand le soleil arde, il m’est arrivé de me faire mûrir, en plein décembre, et de rentrer d’Agde la pelade aux fesses, mes deux lobes abricotés très Roussillonnais. J’ai joujouté au plageux et fainéanté, toute une auguste journée de ce joli mois de mai. La Franqui-Plage figée au temps des ombrelles et des insolites maillots une pièce pour hommes. Gommées mes deux décennies. Un marinas venteux et mutin me câlinait la frimousse, un fumet iodé des années 1900 titillait mes narines.

Ah ! La Bel’ Epoque de mon papet.

Ah ! Ma belle époque de baby-boomer. La Franqui, pitchounette station balnéaire Languedocienne, diablement dévote, conserve  un charme Montmartrois défraîchi à la Goulue. Au détour d’une venelle, point de titi Gravrochien mais je ne serai nullement confondu de voir surgir Toulouse Lautrec ou un Henry Léon Romain de Monfreid. Boucanier Riton, à bord de son boutre, écumait la Mer Rouge, trafiquait armes et haschisch. Ce papillonnage dans l’antan me hante. Douce persécution au demeurant. Henry, esclavagiste avisé, arrondissait ses fins de mois de quelques négrillons, grillés sur tranche, par des Rois

 

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