AAH : la lettre à Macron

11 Octobre 2021
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Le 16 septembre dernier, une journée de mobilisation interassociative nationale était organisée pour demander la déconjugalisation de l’AAH (Allocation adulte handicapé). La déconjugalisation est le fait de ne pas tenir compte des revenus du-de la conjoint-e d’une personne en situation de handicap, afin qu’elle ne perçoive pas une AAH diminuée. Dans la continuité de cette mobilisation, une lettre ouverte était adressée mardi 5 octobre au Président de la République, Emmanuel Macron. Dans cette lettre (signée par 21 organisations et associations dont APF France handicap, AIDES, France Assos Santé, Sidaction et Solidarité sida), il est rappelé que la proposition de loi visant à déconjugaliser  l’AAH est examinée en deuxième lecture au Sénat à partir du 6 octobre « après le passage en force du gouvernement à l’Assemblée nationale pour la vider de son contenu ». « Aujourd’hui, le montant de l’AAH est calculé en fonction des ressources du conjoint, conduisant 270 000 personnes en situation de handicap ou atteintes de maladie invalidante à percevoir une AAH réduite ou à en être privées », dénoncent les associations. « En février 2020, lors de la Conférence nationale du handicap, vous aviez fait du handicap une priorité de votre quinquennat en énonçant des objectifs ambitieux (…). À travers ce combat pour la déconjugalisation de l’AAH, les associations souhaitent traduire votre ambition dans le quotidien des personnes en situation de handicap en leur permettant de vivre avec des revenus propres, tout en ayant la possibilité de construire une relation affective comme toute personne », explique le collectif en s’adressant directement au Président Macron. « La proposition de votre gouvernement d’un abattement fixe de 5 000 euros sur les revenus du conjoint non bénéficiaire de l’AAH prévue dans le PLFSS 2022 ne répond qu’à moins de la moitié des personnes concernées et surtout ne remet pas en cause le principe – sur lequel, nous sommes contre - de la prise en compte des ressources du conjoint dans le calcul de l’AAH », déplorent les associations signataires de cette lettre ouverte. Et le collectif de conclure : « Monsieur le président de la République, il est temps d’entendre la parole citoyenne et la représentation nationale. Il en va du respect des droits, de la santé et de la dignité des personnes concernées par l’AAH (…). À travers cette avancée sociétale d’ampleur, vous inscririez résolument la France dans l’effectivité de ses obligations issues de la Convention internationale des droits des personnes handicapées, que vient de rappeler le Comité des droits des personnes handicapées des Nations-Unies dans son rapport du 14 septembre en recommandant à l’Etat français de « réformer le règlement de l'allocation adulte handicapé afin de séparer le revenu des personnes handicapées de celui de leur conjoint, et prendre des mesures pour garantir et promouvoir l'autonomie et l'indépendance des femmes handicapées qui vivent en couple, et renforcer les mesures de soutien aux couples composés de personnes handicapées et de parents d'enfants handicapés ».