Académie de médecine et fin de vie

24 Juillet 2023
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L'Académie nationale de médecine s'est prononcée pour un droit « à titre exceptionnel » à l'assistance au suicide, tout en écartant le recours à l'euthanasie, dans un avis publié le 17 juillet, alors qu'un projet de loi sur la fin de vie se prépare. Le gouvernement doit dévoiler « d'ici la fin de l'été » son texte pour créer une « aide active à mourir », dont les premières esquisses sont scrutées à la fois par les défenseurs-ses d'une légalisation de l'assistance au suicide, voire de l'euthanasie, et par les opposants-es. L'avis (qui n’est que consultatif) de l'Académie nationale de médecine dit tenir « compte de la volonté du législateur de modifier le cadre actuel de la loi sur la fin de vie ».  Dans ce contexte, elle accepte d'aménager « de manière encadrée le dispositif actuel par l’ouverture de droits nouveaux pour aider à mourir le moins mal possible, en acceptant à titre exceptionnel l’assistance au suicide, sous conditions impératives » , note l’AFP. Jusqu'à présent, la perspective d'une nouvelle loi cristallise les oppositions des soignants-es qui martèlent que « donner la mort n'est pas un soin ». L'Académie de médecine insiste sur la nécessité de mettre en place des garanties strictes, si l'assistance au suicide était reconnue par le législateur, citant par exemple « une évaluation collégiale intervenant en amont de toute décision » ou « une autorisation et prescription sans administration du produit létal par les médecins et soignants, ce qui conduit à une ultime liberté de choix pour le patient ». Elle souligne aussi « qu’une reconnaissance de l’assistance au suicide rend impérative la nécessité de mettre en place sur l’ensemble du territoire une offre en soins palliatifs correspondant aux besoins et accompagnée des moyens nécessaires ».  L’Académie tient à « écarter l’euthanasie », consistant en l'administration par un tiers d’un produit létal à une personne qui en fait la demande. L'institution justifie cet avis par la « forte portée morale et symbolique » de l'acte, mais aussi parce que « les professionnels et membres des associations de l’accompagnement en fin de vie s’y opposent et redoutent cette pratique ».